Noam Chomsky : « Le monde vit le moment le plus dangereux de l’histoire humaine »

Le professeur américain prévient que la crise climatique, la menace d’une guerre nucléaire et la montée de l’autoritarisme signifient que le risque d’extinction humaine n’a jamais été aussi grand.

Noam Chomsky a averti que le monde se trouve au moment le plus dangereux de l’histoire de l’humanité en raison de la crise climatique, de la menace de guerre nucléaire et de la montée de l’autoritarisme. Dans une interview exclusive avec le New Statesman, le linguiste et activiste américain de 91 ans a déclaré que les périls actuels dépassent ceux des années 1930.

« Il n’y a rien eu de semblable dans l’histoire de l’humanité », a déclaré Chomsky. « Je suis assez âgé pour me souvenir, de façon très précise, de la menace que faisait peser le nazisme pouvant s’emparer d’une grande partie de l’Eurasie, ce n’était pas une préoccupation futile. Les planificateurs militaires américains avaient prévu que la guerre se terminerait avec une région dominée par les États-Unis et une région dominée par l’Allemagne… Mais même cela, aussi horrible que ce soit, n’est pas comparable avec la fin de la vie humaine organisée sur Terre, ce à quoi nous sommes confrontés ».

Chomsky a été interviewé avant le premier sommet de l’Internationale progressiste (18-20 septembre), une nouvelle organisation fondée par Bernie Sanders, l’ancien candidat aux présidentielles américaines, et Yanis Varoufakis, l’ancien ministre grec des finances, pour contrer l’autoritarisme de droite. En écho au slogan du mouvement « internationalisme ou extinction », Chomsky a mis en garde : « Nous sommes à une confluence étonnante de crises très graves. L’ampleur de celles-ci a été illustrée par la dernière mise en marche de la célèbre horloge du Jugement dernier. Elle a été réglée chaque année depuis le bombardement atomique, l’aiguille des minutes a avancé et reculé. Mais en janvier dernier, elle a abandonné les minutes et est passée aux secondes juste avant minuit, ce qui signifie la fin. Et c’était avant l’ampleur de la pandémie ».

Ce changement, a déclaré Chomsky, reflète « la menace croissante de la guerre nucléaire, qui est probablement plus grave que pendant la guerre froide ». La menace croissante d’une catastrophe environnementale, et la troisième chose qu’ils ont détectée ces dernières années est la forte détérioration de la démocratie, qui semble à première vue ne pas avoir sa place, mais elle l’a en fait, car le seul espoir de traiter les deux crises existentielles, qui menacent effectivement de s’éteindre, est de les traiter par le biais d’une démocratie vivante avec des citoyens engagés et informés qui participent à l’élaboration de programmes pour faire face à ces crises ».

Chomsky a ajouté que « [Donald] Trump a accompli quelque chose d’assez impressionnant : il a réussi à accroître la menace de chacun des trois dangers. En ce qui concerne les armes nucléaires, il a décidé de poursuivre et, essentiellement, de mettre un terme au démantèlement du régime de contrôle des armes, qui a offert une certaine protection contre les catastrophes terminales. Il a considérablement augmenté le développement de nouvelles armes dangereuses et plus menaçantes, ce qui signifie que d’autres le font aussi, ce qui augmente la menace pour nous tous.

« En ce qui concerne la catastrophe environnementale, il a intensifié ses efforts pour maximiser l’utilisation des combustibles fossiles et pour mettre fin aux réglementations qui atténuent quelque peu l’effet de la catastrophe à venir si nous continuons sur notre lancée actuelle.

« Sur la détérioration de la démocratie, c’est devenu une plaisanterie. La branche exécutive du gouvernement [américain] a été complètement purgée de toute voix dissidente. Il ne reste plus qu’un groupe de flagorneurs. »

Chomsky a décrit Trump comme la figure de proue d’une nouvelle « internationale réactionnaire » composée du Brésil, de l’Inde, du Royaume-Uni, de l’Égypte, d’Israël et de la Hongrie. « Dans l’hémisphère occidental, le principal candidat est le Brésil de [Jair] Bolsonaro, une sorte de petit clone du président Trump. Au Moyen-Orient, il sera basé sur les dictatures familiales, les États les plus réactionnaires du monde. L’Égypte d’Abdel al-Sisi est la pire dictature que l’Égypte ait jamais connue. Israël s’est tellement déplacé vers la droite qu’il faut un télescope pour le voir, c’est à peu près le seul pays au monde où les jeunes sont encore plus réactionnaires que les adultes ».

Il a ajouté : « [Narendra] Modi est en train de détruire la démocratie laïque indienne, de réprimer sévèrement la population musulmane, il vient d’étendre considérablement la terrible occupation indienne du Cachemire. En Europe, le principal candidat est [Viktor] Orbán en Hongrie, qui est en train de créer un État proto-fasciste. Il y a d’autres personnalités, comme [Matteo] Salvini en Italie, qui prend son pied en regardant les réfugiés se noyer dans la Méditerranée ».

Au Royaume-Uni, dit-il : « [Nigel] Farage se présentera et sera un bon candidat si Boris Johnson ne sert pas le but, ce qui est possible. » Il a ajouté que la menace du gouvernement britannique de « violer le droit international et de rompre totalement avec l’Union européenne » transformerait « une Grande-Bretagne en déclin en un vassal des États-Unis encore plus grand qu’elle ne l’est déjà ».

Chomsky a décrit l’Internationale progressiste, dont le conseil comprend également l’ancien chancelier de l’ombre John McDonnell, la romancière Arundhati Roy et l’ancien président équatorien Rafael Correa, comme « une coalition de personnes engagées dans un monde de justice, de paix, de participation démocratique, d’institutions sociales et économiques changeantes, afin qu’elles ne soient pas orientées vers le profit privé pour quelques personnes mais vers les besoins et les préoccupations de la population générale ».

Ayant vécu 22 élections présidentielles américaines, Chomsky a averti que la menace de Trump de refuser de quitter ses fonctions en cas de défaite face au candidat démocrate Joe Biden était sans précédent.

« Il a déjà annoncé à plusieurs reprises que s’il n’aimait pas le résultat de l’élection, il ne partirait pas. Et cela est pris très au sérieux par deux officiers militaires de haut niveau, anciens chefs militaires, qui viennent d’envoyer une lettre au chef d’état-major interarmées, passant en revue pour lui ses devoirs constitutionnels si le président refuse de quitter son poste et rassemble autour de lui les forces paramilitaires qu’il utilise pour terroriser les gens à Portland.

« L’armée a le devoir dans ce cas, la 82e division aéroportée, de le démettre de ses fonctions par la force. Il y a un projet d’intégrité de la transition, des personnes de haut niveau des républicains et des démocrates ; ils ont réfléchi à des scénarios en se demandant ce qui se passerait si Trump refuse de quitter ses fonctions – chacun d’entre eux mène à la guerre civile. Ce n’est pas une blague – rien de tel ne s’est produit dans l’histoire de la démocratie parlementaire.

« C’était déjà assez grave quand votre homme, Boris Johnson, a prorogé le parlement, ce qui a provoqué un tollé. La Cour suprême est intervenue, mais il était trop tard. La Cour suprême ne va pas intervenir ici, pas après les nominations de droite que Trump a réussies, donc nous sommes à un moment qui ne s’est jamais produit.

Chomsky a exhorté les membres de la gauche américaine à voter pour Biden lors de l’élection présidentielle de novembre et à le pousser à poursuivre un programme progressiste.

« Ce que la gauche devrait faire, c’est ce qu’elle devrait toujours faire : elle devrait reconnaître que la vraie politique est un activisme constant, sous une forme ou une autre. Tous les deux ans, il y a une élection. Vous devriez prendre quelques minutes pour décider si cela vaut la peine de voter contre quelqu’un, rarement pour quelqu’un. Dans le cas de Corbyn en Angleterre, par exemple, j’aurais voté pour lui mais la plupart du temps, la question est « contre qui votez-vous » ?

« Cette fois-ci, la réponse à cette question est tout simplement évidente : les républicains de Trump sont tellement scandaleux, à l’écart du spectre, qu’il n’est tout simplement pas question de voter contre eux. Alors vous prenez quelques minutes, vous vous rendez à l’isoloir, vous poussez un levier, vous votez contre Trump, ce qui, dans un système bipartite, signifie que vous devez pousser le vote pour l’autre candidat. Mais ensuite, la prochaine chose que vous faites est de les défier, de maintenir la pression pour les faire avancer vers des programmes progressistes ».

À la question de savoir s’il s’identifie toujours comme un anarchiste, Chomsky a répondu : Nous devons nous demander ce que nous entendons par « anarchiste ». À mon avis, tout le monde est anarchiste, si l’on s’arrête pour y réfléchir, sauf les gens qui sont malades. Le principe fondamental de l’anarchisme, depuis ses origines, est que l’autorité, la domination et l’hégémonie ont une charge de preuve à supporter, elles doivent prouver qu’elles sont légitimes. Parfois ils le sont, parfois vous pouvez donner un argument. Si vous ne pouvez pas le faire, il faut les démanteler.

« Comment les démanteler ? Eh bien, il faut y travailler, on ne peut pas le faire en claquant des doigts. Les organisations développent des éléments de la société future au sein de la société actuelle. Mais je pense que cet idéal est virtuellement universel dans notre système moral, sauf pour les éléments vraiment pathologiques ».

Les langues se délient ..

Olivier de Soyres, médecin réanimateur:
« Médecin réanimateur à Toulouse, j’ai eu l’honneur de soigner des patients Covid-19 graves. Ceux qui sont si malades qu’il faut les maintenir endormis, intubés, sous respirateur artificiel, parfois pendant six semaines. A ce titre, je me permets ici d’aborder les questions de maladie, de soins et de liberté que cette crise soulève.
A l’heure où les villes françaises instaurent le masque obligatoire dans les rues, où les cinémas referment faute de public, où les restaurateurs constatent la frilosité des clients, où les plans sociaux se préparent, on désespère d’entendre la voix de la raison et de la liberté.
A condition d’avoir des réanimations en état de fonctionner, on ne meurt pour ainsi dire plus du Covid-19. Cette phrase peut choquer mais c’est notre expérience. Quand les services n’étaient pas débordés, seulement très mobilisés, avec des personnels préparés et formés, ce qui a été notre cas à Toulouse, les patients ont survécu. Certains sont morts avec le Covid, mais pas du Covid. Comme ce patient cancéreux ne pesant plus que 37 kg pour 178 cm qui, en contractant le virus, a vu sa vie raccourcie de quelques jours. Ces patients ne peuvent justifier le chômage des jeunes. Ni les dettes abyssales laissées aux générations suivantes. Ni le renoncement massif à nos modes de vie.
Oui, nous autres soignants, avons eu du travail, certains se sont contaminés. Peu en sont morts, et probablement plus aucun n’en mourrait aujourd’hui. C’est notre métier, et nous nous mobilisons tous les jours contre un tas d’autres maladies. La censure morale que certains soignants veulent exercer est une insulte à notre profession. Tous les jours, des gens meurent au travail ou en y allant. Les sauveteurs en mer nous demandent-ils d’arrêter baignade et plaisance au prétexte des risques ? Le virus est là. La majorité n’en subira pas de dommage significatif. Il est parfois virulent mais on sait maintenant soigner la majorité des cas graves. Alors remettons-le à sa juste place ; n’en faisons pas un terroriste, c’est-à-dire un agent dont l’impact psychologique et sociétal dépasse de loin son impact physique.
Avant l’hiver qui risque de voir la contagiosité augmenter, il faudrait plutôt avoir un plan pour pouvoir mieux soigner les cas sérieux. Armons les hôpitaux pour faire face efficacement, formons du personnel médical supplémentaire à la réanimation spécifique des Covid graves. C’est possible. Et vivons. Libres. »
Source : Le Parisien, opinion

Noam Chomsky : Trump est tout à fait capable d’offrir une « surprise d’octobre ».

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nous prenons pour acquis que les États-Unis sont une démocratie, mais il est indéniable que le pays glisse rapidement vers l’autoritarisme depuis l’arrivée au pouvoir de Trump, et ce, en partie grâce à un mécanisme archaïque connu sous le nom de Collège électoral. La suppression par Trump des chiens de garde indépendants du gouvernement, ses attaques constantes contre les médias, sa rhétorique source de discorde, la façon dont il a géré la pandémie de coronavirus, sa décision d’envoyer des agents fédéraux pour écraser les manifestations et sa proposition de reporter les élections générales de novembre ne sont qu’un petit échantillon de la direction autocratique de Trump, mais ils en disent long sur le nuage noir qui plane sur les États-Unis. En fait, il est tout à fait concevable que le pire soit encore à venir, déclare le grand intellectuel de premier plan Noam Chomsky. Dans cette interview exclusive pour Truthout, Chomsky affirme qu’une « surprise d’octobre » de Trump ou de ses acolytes ne peut pas être exclue.

C.J. Polychroniou : Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a pris diverses mesures pour gouverner comme un autocrate. Sa dernière tactique consiste à envoyer des agents fédéraux dans les villes pour écraser les manifestations. Pouvez-vous nous parler des objectifs politiques qui se cachent derrière les abus de pouvoir de Trump dans l’application de la loi et nous dire si tout cela a un précédent dans l’histoire moderne des États-Unis ?

Noam Chomsky : Le célèbre économiste James Buchanan, l’une des principales figures du « libertarianisme » à l’américaine [Le libertarianisme, aussi appelé libertarisme (à ne pas confondre avec libertarisme de gauche et libertaire), est une philosophie politique, développée principalement aux États-Unis et dans quelques pays anglo-saxons, pour laquelle une société juste est une société dont les institutions respectent et protègent la liberté de chaque individu d’exercer son plein droit de propriété sur lui-même ainsi que les droits de propriété qu’il a légitimement acquis sur des objets extérieurs,NdT], a observé dans son ouvrage majeur « Les limites de la liberté » que la société idéale devrait être en accord avec la nature humaine profonde, ce qui est logique. Puis vient la question suivante : Qu’est-ce que la nature humaine profonde ? Sa réponse a été très simple : « Dans un esprit strictement personnel, la situation idéale pour toute personne est celle qui lui permet une pleine liberté d’action et qui inhibe le comportement des autres de sorte à forcer l’adhésion à ses propres désirs. C’est-à-dire que chaque personne cherche à maîtriser un monde d’esclaves ».

Il n’est pas facile de trouver de vrais êtres humains qui souffrent de cette pathologie, mais Trump semble être le bon candidat… Lorsque les inspecteurs généraux ont commencé à remplir leur rôle en enquêtant sur le marécage de corruption qu’il a créé, il les a renvoyés. Le procureur américain du district sud de New York a été sommairement licencié lorsqu’il a commis la même erreur, remplacé par un attaché de presse dans le domaine du capital-investissement.

Ensuite, ça a été le tour des militaires : « La Maison Blanche intensifie ses efforts pour enrôler du personnel du Pentagone faisant preuve d’une allégeance incontestée envers le président Trump… ont déclaré d’anciens et actuels fonctionnaires « . Lorsque le Sénat n’a pas, avec célérité, confirmé son choix du général à la retraite Anthony Tata, pour occuper « le poste politique le plus important du Pentagone », Trump l’a simplement nommé sans attendre l’approbation requise du Sénat. Voilà quelle a été la procédure habituelle sous Trump. Pourquoi s’embêter avec cette formalité juridique qu’est la confirmation du Sénat ?

Les pratiques sont à peu près les mêmes lorsque la population ose relever la tête. Ils sont alors menacés avec des « armes de mauvais augure » et des « chiens vicieux », ce dernier terme faisant référence à la répression des manifestants pour les droits civils qui a suscité horreur et ressentiment lorsqu’ils ont été utilisés dans le Sud profond il y a 60 ans. Les fonctionnaires de l’État et les autorités locales [Trump] ont envoyé des paramilitaires pour attaquer les manifestants à Portland, Oregon, y compris l’unité tactique d’élite de la patrouille frontalière (BORTAC), formée pour utiliser la violence avec peu d’égards pour les misérables réfugiés qui meurent dans le désert hostile de l’Arizona, non loin de chez moi.

Faire face au « Mur des Mamans » de Portland [Le « Wall of Moms » est un groupe, principalement composé de femmes qui s’identifient en tant que mères, qui ont manifesté lors des manifestations en soutien à George Floyd à Portland, Oregon, NdT] par la force brutale ne plaît pas beaucoup au grand public, même s’il proteste contre le fait que cela ne peut pas se produire ici : Nous ne sommes pas l’Italie de Mussolini !

Le soutien populaire à l’autocratie atteint des niveaux inquiétants. Près d’un quart des Républicains s’entendent pour dire que « le président Trump devrait fermer les principaux médias, comme CNN, le Washington Post et le New York Times ».

Le BORTAC a donc été rappelé de Portland et il a repris sa mission qui est de démontrer que tout cela peut se produire et se produit effectivement ici, même si nous choisissons de ne pas regarder. Quelques jours après avoir quitté Portland, des unités lourdement armées du BORTAC ont effectué un raid sur une base d’aide humanitaire pour les réfugiés fuyant dans le désert de l’Arizona, « rassemblant plus de trente personnes qui recevaient des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau et un abri face à la chaleur de 38°C. Dans une démonstration de force massive, la patrouille frontalière, avec le BORTAC, a fait une descente dans le camp avec un véhicule blindé, trois quads, deux hélicoptères et des dizaines de véhicules banalisés et non banalisés, » rapporte un bulletin d’information de No More Deaths (Assez de morts).

Il y a bien plus encore.

L’une des réactions est que « l’ordre mondial dirigé par l’Occident est en crise. Si les États-Unis réélisent Donald Trump, cela signifiera la crise finale, terminale ».

Il y a quelques années, on pouvait entendre ce genre de sentiment venant d’une personne debout au coin d’une rue tenant une pancarte indiquant « La fin est proche ». Aujourd’hui, c’est ce qu’on lit dans le principal journal économique mondial, le Financial Times de Londres, et ces propos sont tenus par le modéré et très respecté analyste économico-politique Martin Wolf.

Une grande partie du monde en a eu plus qu’assez de l’ordre mondial dirigé par l’Occident au cours des siècles passés, mais ne serait guère enclin à accepter ce qui risque de se produire si Trump devait administrer un coup fatal.

Y a-t-il des précédents dans l’histoire américaine ? Il faut vraiment chercher pour en trouver. Un des candidats possibles est le héros de Trump, Andrew Jackson, qui aurait déclaré, parlant du président de la Cour suprême : « John Marshall a fait cette loi, maintenant à lui de l’appliquer » lorsque Jackson a défié les ordres de la Cour qui voulait mettre fin à sa campagne d’expulsion brutale des Indiens.

Nous ne devons pas non plus négliger le fait que le soutien populaire à l’autocratie atteint des niveaux inquiétants. Peu de signes sont plus clairs que l’attitude envers les médias. Près d’un quart des Républicains sont d’accord pour dire que « le président Trump devrait fermer les grands médias traditionnels tels que CNN, le Washington Post et le New York Times ». Deux fois plus de Républicains, soit près de la moitié, sont d’accord pour dire que « le président devrait avoir le pouvoir de fermer les médias qui ont un mauvais comportement » et que « les médias sont l’ennemi du peuple américain », coupables de mauvaise conduite. Les Démocrates ne sont pas si extrêmes, mais les chiffres ne sont pas très rassurants.

Qu’en est-il de sa suggestion de retarder les élections générales de novembre, décision à laquelle il refuse de renoncer ? Étant donné qu’il n’a pas le pouvoir constitutionnel de faire appliquer une proposition aussi incroyable, comment peut-on l’en empêcher ?

Des manifestations populaires de masse pourraient l’arrêter, peut-être une grève générale, incitant les vrais maîtres à intervenir pour préserver la société dont ils sont en grande partie propriétaires. S’il s’agit d’une véritable démonstration de force, Trump peut être arrêté par les militaires – s’ils décident de faire respecter la Constitution. En ces jours étranges, beaucoup de gens ont sûrement dû se rendre compte que la tentative de purge du commandement militaire par Trump pourrait avoir été planifié pour faire face à une telle éventualité – ce qui aurait été impensable il y a quelques années.

Il pourrait être utile de prêter attention à certaines analogies dans l’ordre social mondial actuel en déclin. Récemment, la copie conforme de Trump au Brésil, le président Jair Bolsonaro, a voulu licencier les enquêteurs chargés du dossier sur les activités sordides de sa famille. Il a été bloqué par la Cour suprême.

La plus ancienne démocratie parlementaire du monde vacille également, sous le régime du Premier ministre Boris Johnson, qui se distingue en Europe par son incapacité digne d’un Trump à gérer la pandémie. Lorsque Johnson a voulu imposer sa version du Brexit, il a simplement suspendu le Parlement, un acte sans précédent qui a été amèrement condamné par les autorités juridiques britanniques et annulé par la Cour suprême.

Les États-Unis sont à la traîne.

Les attaques de Trump concernant le service postal américain se multiplient l’année même d’un scrutin par correspondance. En fait, son nouveau ministre des Postes, Louis DeJoy, a déjà pris des mesures pour ralentir la distribution du courrier, et il est même question de fermer des bureaux de poste dans tout le pays dans un effort apparent pour priver les électeurs de leur droit de vote. Concernant l’état du système politique américain et de la démocratie américaine au XXIe siècle, que nous dit la façon dont Donald Trump sape avec succès la gouvernance démocratique ?

Dans les manoeuvres mises en place par Trump dans son choix pour miner le service postal, on trouve plusieurs facteurs convergents. L’un d’eux est le point de vue étroit au sujet des élections. Les Républicains savent qu’ils ont un problème. Ils sont le parti d’une minorité qui se réduit. Ce n’est pas avec leurs politiques au service permanent de la richesse extrême et du pouvoir des grandes entreprises qu’ils peuvent séduire les électeurs, ils doivent donc mobiliser ces derniers sur des « questions culturelles », une position peu sûre. Pour rester au pouvoir, ils doivent recourir à des moyens tels que la purge massive des électeurs pour s’assurer que les « mauvaises personnes » ne contaminent pas les élections, une histoire incroyable exposée par le journaliste d’investigation Greg Palast. Ralentir le service postal pourrait ouvrir la porte à des contestations de l’élection si celle-ci ne peut pas être volée par d’autres moyens.

Ralentir le service postal pourrait ouvrir la porte à des contestations de l’élection si celle-ci ne peut pas être volée par d’autres moyens.

Mais il y a des raisons plus profondes dont nous avons déjà parlé. Le parti Républicain moderne ressent une haine viscérale à l’encontre de la poste [américaine], et ce pour de bonnes raisons. C’est une institution gouvernementale très efficace, un fait qui peut donner aux électeurs l’idée subversive que le gouvernement pourrait être un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Elle n’offre aucune possibilité de profit privé et rend bien des services à la population, elle pourrait faire beaucoup plus si elle était délivrée de la malveillance du Congrès. Ce sont là des leçons qu’il faut garder à l’esprit pour les masses dangereuses. Pire encore, les adorateurs des soi-disant pères fondateurs pourraient ne pas être en mesure de continuer à occulter le fait qu’ils ont conçu le service postal comme une subvention à une presse libre et indépendante – c’est un anathème.

Les implications pour ce qui reste de la gouvernance démocratique après 40 ans d’assaut néolibéral, renforcé par le boulet qu’est Trump, n’ont guère besoin d’être élaborées.

Trump a essayé d’utiliser la pandémie de coronavirus d’une manière qui sert ses objectifs de réélection, plutôt que l’intérêt du public américain. Avec des cas de coronavirus atteignant de nouveaux records presque chaque jour, n’est-il pas possible qu’il utilise le COVID comme un moyen de renforcer sa proposition de reporter les élections de novembre ?

Il est assez désespéré pour tenter pratiquement tout. Et il recevra beaucoup de soutien. Les chefs d’entreprise pourraient se plaindre des bouffonneries de Trump. C’est particulièrement vrai pour ceux qui aiment se présenter comme les dirigeants humains et cultivés de « sociétés charitables » selon la rhétorique des années 50, systématiquement revalorisés lorsque c’est nécessaire pour surmonter les « atteintes à la réputation ». Mais tant que Trump reconnaît où se trouve le vrai pouvoir et suit les règles, ils le préfèrent à des alternatives incertaines qui risqueraient d’être sujettes à des pressions venant de personnes soucieuses de l’intérêt général.

Alors que Joe Biden se plie aux pressions des activistes et que les sondages en sa faveur progressent, l’inquiétude des vrais maîtres de l’univers va grandissante. Les titres des unes nous indiquent que « Les investisseurs commencent à poser des questions : Et si Joe Biden devenait président ? » Ces articles rapportent que les investisseurs craignent que le bon filon n’en vienne à se tarir si leur champion est expulsé.

Les industries des combustibles fossiles sont particulièrement inquiètes. Un titre de la presse texane dit : « Les donateurs venant de l’industrie du pétrole se pressent autour de Trump alors que Biden durcit sa position sur le climat ». On peut y lire qu’ils « font des chèques au président Donald Trump avec bien plus de zèle qu’il y a quatre ans, alors que Biden fait campagne sur un plan climatique qui vise à éliminer les émissions de carbone d’ici le milieu du siècle », peut-être même plus tôt, mais aussi sur son programme de 2 000 milliards de dollars pour résoudre certains des nombreux problèmes auxquels il faut s’attaquer – ce n’est pas assez, mais c’est un progrès substantiel.

De nombreux sondages indiquent que Trump est à la traîne de Biden avec un écart d’un nombre à deux chiffres. Que pourrait-il se passer, entre aujourd’hui et Novembre, qui pourrait renverser la vapeur ?

C’est tout sauf une certitude. La falsification des élections est une industrie énorme. Le financement massif des campagnes électorales dans les derniers jours peut avoir un effet majeur, comme cela semble s’être produit en 2016. Le principal spécialiste en financement des campagnes électorales, Tom Ferguson, a constaté qu’une « double vague d’argent » tant pour le président que pour le Sénat a eu un impact substantiel et probablement décisif dans les derniers jours de la campagne de 2016. Nous avons déjà envisagé la possibilité que l’ingérence des Républicains dans le vote par correspondance puisse brouiller les cartes. En dehors de tous ces dispositifs visant à saper l’intégrité limitée des élections, Trump est tout à fait capable d’une « surprise d’octobre ». Il n’est pas difficile d’évoquer diverses options. Ce n’est pas le moment, séduits par des espoirs douteux, de baisser la garde.

 

Cette interview a été légèrement modifiée pour plus de clarté.

C.J. Polychroniou est politologue/économiste, il a enseigné et travaillé dans des universités et des centres de recherche en Europe et aux États-Unis. Ses principaux domaines de recherche portent sur l’intégration économique européenne, la mondialisation, l’économie politique des États-Unis et la déconstruction du projet politico-économique du néolibéralisme. Il contribue régulièrement à Truthout et est membre du Projet intellectuel public de Truthout. Il a publié plusieurs livres et ses articles sont parus dans divers journaux, magazines, revues et sites web d’information populaire. Nombre de ses publications ont été traduites dans plusieurs langues, notamment en croate, français, grec, italien, portugais, espagnol et turc. Il est l’auteur de « L’optimisme contre le désespoir : Entretiens avec CJ Polychroniou » , une anthologie d’entretiens avec Chomsky sur le capitalisme, l’empire, le changement social publiée à l’origine chez Truthout et rassemblée par Haymarket Books. [paru en français chez LUX, NdT].

Source : Truthout, C.J. Polychroniou, 11-08-2020

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

États-Unis : L’affrontement final a déjà commencé et le monde entier retient son souffle !

Malheureusement, heure après heure, l’histoire est en train de s’accélérer comme jamais auparavant aux États-Unis tandis que des événements graves de tout ordre se déroulant tant au sommet de l’État qu’à la base de la société de la super-puissance mondiale, confirment les pires prédictions. Désormais, il n’y a plus de doute : Trump et ses acolytes ont opté définitivement pour la politique du pire et les États-Unis semblent plongés dans un conflit fratricide généralisé à l’issue totalement incertaine.

Les faits parlent d’eux-mêmes et sont éloquents. Les prétoriens de Trump que sont les policiers américains, multiplient les « bavures » assassines dont les victimes sont presque toujours les Afro-américains. Et cette fois, les flics sont de plus en plus secondés par des « miliciens » suprémacistes et autres néonazis qui n’hésitent plus à foncer (en voiture) ou à tirer contre les manifestants antiracistes. Mais, maintenant il y a une nouveauté de taille : La racaille raciste et fasciste, Trump et Pence en tête, non seulement célèbre ces assassins comme des « héros » , mais appelle aussi ses fidèles à prendre les armes (qu’ils possèdent déjà en quantité) et à suivre leur exemple ! En conclusion, pour ceux qui en auraient encore des doutes, le Président américain, ensemble avec son vice-président, ses ministres, ses députés et sénateurs Républicains, la presse d’extrême droite, les églises évangéliques (qui collectent des millions pour soutenir ces « héros » assassins) et ses miliciens surarmés incitent publiquement au meurtre de masse. Ou pire, ils prêchent la guerre civile et l’anéantissement de ceux qui s’opposent à eux ! (1)

En même temps, Trump déclare – de nouveau – qu’il pourrait rester au pouvoir pour …douze ans de plus (!), encourage les Républicains de Caroline du Nord à voter …deux fois (par correspondance et dans les urnes), tandis qu’il accélère son offensive contre la vénérable institution de la poste qu’il préfère voir détruite plutôt que la voir garantir le vote par correspondance de ceux qui prennent au sérieux la pandémie, c’est à dire ses opposants. Et tout ça pendant qu’il déverse quotidiennement des flots d’injures vulgaires et des mensonges éhontés et paranoïaques contre ses adversaires et qu’il bat sur le terrain du plus délirant des cultes de la personnalité même un Ceausescu, un Saddam ou un Mussolini. Pourquoi ? Mais, parce que aucun de ces dictateurs n’a jamais pu être célébré par ses lèche-bottes comme a été Trump durant les trois jours de l’inénarrable « ConventionRépublicaine » où il a été qualifié  d’« envoyé » ou d’« élu » de Dieu lui-même, et parce que jamais aucun d’eux n’a osé dire ce que Trump vient de déclarer : qu’il parle directement à Dieu et qu’il discute avec Lui ce qu’ildoit faire et ne pas faire…

Force est donc d’admettre que personne ne pourra reprocher à Trump de cacher ses intentions et ses plans, de ne pas annoncer -depuis déjà belle lurette – ce qu’il veut faire pour rester cramponné au pouvoir. Cependant, pratiquement tout le monde en dehors des États-Unis préfère ne pas l’écouter, ne pas le croire, et ne pas le prendre au sérieux. Exactement comme l’écrasante majorité des politiciens et des journaux de l’entre-deux-guerres préféraient ne pas croire Hitler – jusqu’à la veille de la Deuxième Boucherie mondiale ! – et ne pas prendre au sérieux ses menaces violemment antisémites et bellicistes…

Et l’Establishment Démocrate ? Après une très longue période durant laquelle ses sommités, leurs organes de presse (NYT, CNN, Washington Post,…) et leur pontifes ont préféré feindre ne pas entendre les menaces de Trump, maintenant, enfin, ils réagissent. Et à l’instar de leurs électeurs démocrates dont 3 sur 4 (75%) craignent que Trump n’admettra jamais sa défaite, ils ne cachent plus leurs peurs et paraissent très inquiets. Mais, ils ne font pratiquement rien. Ou plutôt, ils semblent vouloir combattre Trump en se montrant … plus Trump que Trump. C’est ainsi que Biden reproche à Trump son attitude prétendumentı… trop conciliante envers la Chine (!), dénonce « l’anarchie » dans les rues de Portland ou de Kenosha et se montre intraitable dans son soutien inconditionnel aux combustibles fossiles ou au Pentagone. Le résultat de cette tactique géniale est déjà visible : Trump monte dans les sondages et ses partisans semblent retrouver leur enthousiasme et leur optimisme. En tout cas, il paraît désormais exclu que Trump puisse être écrasé par Biden dans les urnes. Ce qui veut dire que s’éloigne définitivement la seule possibilité de voir Trump contraint d’abandonner pacifiquement le pouvoir.

Alors, à moins de 60 jours des élections du 3 novembre, il est bien clair que l’unique espoir vient de la seule force déterminée à faire barrage à Trump et à ses sinistres projets, du grand mouvement radical qui se manifeste déjà en masse dans les rues des villes nord-américaines ! Et force est de constater que cet espoir est de taille, comme l’indique le fait que le plus important de tous les mouvements actuels, le Black Lives Matter (BLM), ait pu mobiliser dans ses manifestations … 27 millions de personnes depuis trois mois ! Des manifestants qui se battent d’ailleurs héroïquement depuis des mois contre les forces de police militarisées (depuis plus de 100 jours de suite à Portland !) et qui affrontent, souvent avec succès, les diverses milices suprémacistes et fascistes, qui hésitent de moins en moins à tirer dans le tas…

C’est donc au moment précis où le mouvement radical de masse passe à une offensive sans précédent qu’on a assisté à un événement de dimensions historiques, la grève politique des basketteurs du NBA, laquelle s’est étendue instantanément à pratiquement tous les sports professionnels du pays ! Cette grève – dont l’impact est déjà mondial – ne tombe pas du ciel : Elle a été préparée depuis 2016 surtout par les initiatives – très volontaristes mais bien réfléchies-  de cet extraordinaire et génial militant révolutionnaire qu’est le joueur pro du football américain Colin Kaepernick, lequel voit maintenant son agenouillement, alors solitaire, de protestation contre la brutalité policière durant l’exécution de l’hymne national, généralisé et pratiqué par des centaines des milliers de sportifs professionnels et amateurs aux États-Unis et de par le monde ! (2)

Évidemment, ce n’est pas un hasard que ce sont les basketteurs du NBA qui ont mis le feu aux poudres car cela fait longtemps que leur politisation et même leur militantisme qui ne date pas d’hier, ont fait du NBA un véritable bastion de la gauche antiraciste américaine. C’est d’ailleurs pourquoi on a vu récemment des anciens joueurs du NBA, mais aussi des joueuses du WNBA, organiser et se mettre à la tête des mobilisations BLM dans des villes, dont Minneapolis, et aussi des « stars » du NBA comme Lebron James ou l’entraîneur de l’équipe nationale des États-Unis Gregg Popovich devenir les bêtes noires de Trump. C’est donc en raison de l’importance et de l’énorme impact de cette grève du NBA que celui qui sest empressé de tout faire pour la briser le plus vite possible a été la même personne qui a fait capoter la campagne présidentielle de Bernie Sanders. Il s’agit de Barack Obama lui-même, lequel secondé par des éminences de la bourgeoisie noire (les mêmes qui appelaient les manifestants qui protestaient contre l’assassinat de George Floyd de … renter chez-eux) a exercé une terrible pression personnelle sur les meneurs de la grève pour qu’ils l’arrêtent sur le champ, afin qu’elle ne donne pas des « idées dangereuses » à d’autres travailleurs américains. C’est d’ailleurs pourquoi, cette grève a été tout de suite baptisée … « boycott », ce qui a provoqué les réactions véhémentes des représentants de la gauche américaine, Alexandria Ocasio-Cortez en tète, car comme le soulignent à juste titre… « terminology matters » aussi…

Voici donc où on en est moins de 60 jours avant l’ouverture des urnes des élections présidentielles américaines. La situation est déjà plus qu’explosive, et toute prévision relative à l’issue finale de l’affrontement gigantesque déjà commencé reste très aléatoire. Raison de plus pour que les gauches européennes se réveillent enfin et se mobilisent aux cotés du mouvement radical et de masse américain qui demande et qui a – plus que jamais – besoin, maintenant et pas demain, de leur solidarité active. Car dans les 4-5 mois à venir, c’est aux États-Unis que se jouera – comme jamais dans le passé et comme nul part ailleurs – le présent et l’avenir de l’humanité et de la planète !…

Yorgos Mitralias


Notes

1. Voir aussi notre précédent article « Trump refusant de s’en aller, le spectre de la guerre civile plane désormais sur les États-Unis en crise paroxystique !https://www.cadtm.org/Trump-refusant-de-s-en-aller-le-spectre-de-la-guerre-civile-plane-desormais-sur

Et aussi, l’important document que constitue l’interview (en anglais) du leader du mouvement « Vets for Peace » https://solidarity-us.org/will-the-military-support-a-declaration-of-martial-law/

2. Des milliers de textes, vidéos et images de première main venant des États-Unis et concernant tout ce qui se passe au sommet mais surtout à la base de la société nord-américaine, sont postés heure après heure sur le Facebook « Europeans for Bernie’s Mass Movement » que nous avons lancé il y a plus de 4 ans :https://www.facebook.com/EuropeansForBerniesMassMovement


De l’auteur sur les USA :

Trump refusant de s’en aller, le spectre de la guerre civile plane désormais sur les Etats-Unis en crise paroxystique !…

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/08/11/trump-refusant-de-sen-aller-le-spectre-de-la-guerre-civile-plane-desormais-sur-les-etats-unis-en-crise-paroxystique/

Les États-Unis à l’heure de leur vérité

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/07/01/les-etats-unis-a-lheure-de-leur-verite/

États-Unis : « Now is the time ! » L’affrontement historique tant attendu vient de commencer !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/06/10/etats-unis-now-is-the-time-laffrontement-historique-tant-attendu-vient-de-commencer/

Trump le pyromane déjà à l’œuvre incendiant le peu qui reste de la démocratie américaine ! (et un autre texte)

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/05/05/trump-le-pyromane-deja-a-loeuvre-incendiant-le-peu-qui-reste-de-la-democratie-americaine-et-un-autre-texte/

Quand Bernie Sanders et son mouvement de masse deviennent «le pire cauchemar» de ceux qui gouvernent le monde…

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/02/29/quand-bernie-sanders-et-son-mouvement-de-masse-deviennent-le-pire-cauchemar-de-ceux-qui-gouvernent-le-monde/

Les Etats-Unis un pas avant la guerre civile !…

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/10/16/les-etats-unis-un-pas-avant-la-guerre-civile/

Quand les jeunes députées Omar et Tlaib ouvrent des brèches béantes dans la sainte alliance américano-israélienne !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/08/19/quand-les-jeunes-deputees-omar-et-tlaib-ouvrent-des-breches-beantes-dans-la-sainte-alliance-americano-israelienne/

Il fera payer Wall Street …

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/07/02/il-fera-payer-wall-street/

Tandis que l’Histoire s’accélère

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/11/19/tandis-que-lhistoire-saccelere/

Poor People’s Campaign. La Campagne des Pauvres a démarré et promet de chambarder les États Unis !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/06/04/poor-peoples-campaign-la-campagne-des-pauvres-a-demarre-et-promet-de-chambarder-les-etats-unis/

Trump à la Maison Blanche : Quand s’ouvre la plus cauchemardesque des boîtes de Pandore !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/02/26/trump-a-la-maison-blanche-quand-souvre-la-plus-cauchemardesque-des-boites-de-pandore/

Les plus grandes manifestations de l’histoire marquent le début d’une nouvelle ère et …

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/01/29/les-plus-grandes-manifestations-de-lhistoire-marquent-le-debut-dune-nouvelle-ere-et/

Trump est-il ou non fasciste ?… et fasciste ou non le régime qu’il compte créer ?

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/01/09/trump-est-il-ou-non-fasciste-et-fasciste-ou-non-le-regime-quil-compte-creer/

États Unis : Le gigantesque affrontement de classe qui va décider de notre sort vient de commencer !…

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2016/12/18/etats-unis-le-gigantesque-affrontement-de-classe-qui-va-decider-de-notre-sort-vient-de-commencer/

Pour que la tragédie des années ’30 ne se répète pas – mobilisation générale contre le monstre Trump !

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2016/11/24/pour-que-la-tragedie-des-annees-30-ne-se-repete-pas-mobilisation-generale-contre-le-monstre-trump/

Etats Unis : L’establishment, sa crise historique et l’explosion du volcan social qui se profile

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2016/10/25/etats-unis-lestablishment-sa-crise-historique-et-lexplosion-du-volcan-social-qui-se-profile/

Deux livres :

Dan La Botz : Le nouveau populisme américain. Résistances et alternatives à Trump

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/08/08/ne-pas-prendre-un-symptome-pour-un-accident/

Daniel Tanuro : Le moment Trump. Une nouvelle phase du capitalisme mondial

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/03/21/linvention-ne-consiste-pas-a-creer-a-partir-du-vide-mais-du-chaos/

En complément possible :

Mark Bray : La Convention nationale républicaine a donné le feu vert aux miliciens

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/09/04/la-convention-nationale-republicaine-a-donne-le-feu-vert-aux-miliciens/

« Fucking bitch » : insultée par un membre du Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez répond

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/07/26/fucking-bitch-insultee-par-un-membre-du-congres-alexandria-ocasio-cortez-repond/

William Rivers Pitt A propos des groupes extrémistes armés galvanisés par le Parti républicain

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/06/26/a-propos-des-groupes-extremistes-armes-galvanises-par-le-parti-republicain/