Le retour au bon sens en matière de santé et de liberté

Patrick de Casanove

Rétablir la liberté et le bon sens sont les premiers objectifs à atteindre désormais en France. Il faut s’accorder sur le sens du mot santé.

Voici sa définition dans le serment d’Hippocrate :

« Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. »

Elle concorde parfaitement avec celle de l’OMS :

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » 

Ces deux définitions vont au-delà de celle de la santé au sens étroit qui, pour le gouvernement, se limite à être physiologiquement non mort exempt de la covid. Cette définition très réductrice a été le seul paramètre autour duquel il a géré l’épidémie, lui sacrifiant tous les autres « physiques et mentaux, individuels et sociaux. » Sacrifiant toute l’économie du pays, toute la cohésion sociale, transformant ainsi une épidémie en calamité sanitaire, sociale et économique… et civilisationnelle.

Destruction des libertés : du provisoire qui dure

Depuis deux ans nous sommes dans un régime d’exception régulièrement voté et renouvelé sous une forme ou sous une autre. Le pass vaccinal a été voté sans limitation de durée et les sanctions ont été renforcées.

Le gouvernement espère tirer des bénéfices électoraux si la crise dite sanitaire dure. Cela lui permet de contrôler les populations, d’acquérir la reconnaissance des paniqués, d’éviter les sujets qui fâchent comme le bilan réel de Macron. Cela lui permet de mettre en avant ce que certains considèrent comme une réussite, le fameux « quoi qu’il en coûte ». C’est comme si quelqu’un vous cassait les deux bras, les deux jambes, les côtes et la mâchoire, puis vous disait de ne pas vous inquiéter, parce qu’il obligera vos enfants et petits-enfants à régler les frais médicaux qu’il aura engagés pour vous soigner, « quoi qu’il en coûte ». Ce « quoi qu’il en coûte » est payé par de la dette, du déficit et de la fausse monnaie. Il sera porté par les générations futures. Après moi le déluge. Nous vivons une immense campagne de manipulation de l’opinion pour faire réélire un solitaire à l’ego démesuré.

« Qui aime la liberté aime autrui. Qui aime le pouvoir n’aime que lui-même. » William Hazlitt

Il a tout raté et beaucoup détruit, son « J’ai envie de les emmerder » clôt toute discussion. « La dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours ».

Ces mesures coercitives qu’il a décidé seul ne sont pas médicales, n’ont aucune influence bénéfique sur la santé, ni sur l’épidémie, bien au contraire. Cette prise en charge soi-disant bonne ne l’est pas. Une bonne prise en charge nécessite un épidémie contrôlée, une santé préservée dans tous ses aspects, une économie florissante, non perturbée par des mesures politiques, une société de confiance et conviviale. Une société harmonique comme dirait Bastiat.

Nous avons au contraire un carcan de lois liberticides d’exceptions… pérennes, une société qui se divise, se radicalise et se durcit.

Les programmes des candidats à la présidentielle

Aucun ne remet en cause le système issu des ordonnances de 1945.

Tous ne proposent que des mesures paramétriques, des promesses vaines de technocrates. Quelques-uns se distinguent toutefois sur le critère de la liberté, fort mis à mal par la gestion gouvernementale des covid. Paradoxalement les partis dits de gouvernements sociaux-démocrates favorables à l’État providence, donc médiatiquement acceptables, sont très conformistes vis-à-vis de la doxa. Ils votent et soutiennent les violations des libertés fondamentales, quitte à s’emmêler les pinceaux. Les partis dits extrémistes, dits de droite ou de gauche, ceux des Le Pen, Philippot, Zemmour, Mélenchon, Asselineau et autres s’opposent aux mesures liberticides prises au prétexte des covid.

Cependant ils ne vont pas jusqu’à revendiquer la liberté pour les Français de choisir leur vie, de disposer de la liberté économique, c’est-à-dire de la liberté d’échanger des services.

Les bonnes réponses

Rétablir la liberté

C’est le premier objectif à atteindre désormais en France.

La liberté est la pierre d’angle, l’indispensable fondation d’une société juste. La santé dans tous ses aspects ne peut exister que dans une société libre. La liberté est donc première. Grâce à quoi chacun choisit son projet de vie, lequel intègre les risques qu’il accepte ou non, donc la valeur qu’il donne à sa santé.

Dans une société libre, s’il doit y avoir un État, il doit se concentrer sur les fonctions régaliennes et prévoir un filet de sécurité en cas d’imprévu. Il doit garantir un système de santé où les gens ont le choix, accessible à tous, sans conditions, abondant, performant, résilient, capable d’encaisser les chocs.

En foi de quoi un système de santé ouvert est un excellent moyen de lutter contre la peur, rassurer les Français et leur rendre confiance pour choisir leur vie, sans qu’une autorité centrale la leur impose.

Rendre la liberté de choix aux Français en matière de santé fait tomber la clé de voûte de la spoliation légale qui est la confiscation du social par l’autorité centrale.

Le grand argument utilisé pour décourager les individus d’adhérer à un système privé, d’abord intellectuellement au principe, puis réellement en souscrivant une assurance, est l’assertion infondée que les assurances privées pratiqueront la sélection des assurés en fonction de leurs risques et pathologies. Nous l’avons vu dans la première partie c’est précisément ce qui, dans un système de monopole public, menace aujourd’hui les non-vaccinés. Il faut aussi constater que ce tri des risques est organisé par la Sécurité sociale depuis belle lurette. Elle se concentre de plus en plus sur le gros risque laissant le petit risque à la charge de l’assujetti ou des mutuelles.

La bonne question pour résoudre le problème est de définir qui fait quoi, de l’État ou la société. Le service public ou les services privés.

Il faut donc des réformes systémiques. Elles rendront la liberté aux acteurs du système de santé professionnels comme des patients. Elles auront un effet sur l’ensemble de la vie du pays.

Liberté économique, salaire complet

Un seul impôt faible et proportionnel, reposant sur « la propriété réalisée », comme l’écrit Bastiat, (les revenus au sens large) serait l’idéal. À défaut d’un impôt unique il existe une très belle marge d’amélioration. Ainsi les Français auront un grand pouvoir d’achat. Ils pourront abonder un compte épargne santé et au-delà s’assurer auprès du prestataire de leur choix et en changer en cas d’insatisfaction.

Cela permettra aussi à toutes les entreprises, médicales ou autres, et aux individus de ne plus vivre en enfer fiscal et réglementaire. Cela ouvrira la porte non seulement à un rééquipement sanitaire soucieux des besoins et des moyens, de l’offre et de la demande, mais à une véritable réindustrialisation.

Liberté des prix

C’est important en particulier pour les prestations dans les déserts médicaux et pour leur médicalisation. Si le prix proposé correspond au service rendu il sera accepté et attirera d’autres professionnels, ouvrant la concurrence et incitant à l’ajustement des prix ou à un meilleur service. Si le prix ne correspond pas le professionnel baisse son prix ou améliore ses prestations, ou un concurrent plus performant arrive et rend le bon service au bon prix.

Liberté de travail pour les professionnels

Chacun est libre de s’organiser pour fournir le meilleur service.

Par exemple, un médecin généraliste pourra s’entourer d’un secrétariat et d’assistants médicaux, disposer de matériel de diagnostic biologique ou d’imagerie, de locaux adaptés à ses activités, et pourquoi pas d’une pharmacie réduite. Bien entendu le prix des prestations sera libre et différencié.

Un pharmacien pourra élargir sa mission. Il en sera de même pour les infirmières, les sages-femmes et d’autres.

Le principal est la compétence professionnelle et que le service soit rendu, ce qui implique un prix qui satisfasse toutes les parties.

Ces libertés sont garanties par l’État

Il joue également le rôle d’assureur en dernier recours, offrant un filet de sécurité au cas où quelqu’un se retrouverait démuni. Il se charge aussi de la préparation aux coup durs en assurant une marge de manœuvre aux établissements de santé publics ou privés. Enfin il prépare l’improbable avec une Sécurité civile, des SDIS et un Service de Santé des Armées.

Pour plus de détails lire aussi Grande sécu 2 des lacunes et ce quil faudrait faire

Grande sécu 2 des lacunes et ce qu’il faudrait faire

Patrick de Casanove – 

Grande sécu (2)

Il existe une alternative pour notre système de soins

« Cette réforme offrirait en effet aux Français plusieurs milliards d’euros d’économies sur leurs cotisations (les montants exacts seront dévoilés le 18 novembre), grâce à la suppression des frais de gestion des assureurs et des mutuelles. Elle assurerait aussi une couverture de bonne qualité à l’ensemble de la population, tout en réduisant les renoncements financiers aux soins. » Source

Le projet « grande sécu » n’aborde le problème de la santé que de manière comptable. C’est une habitude en France. Cette « grande sécu » a fait l’objet d’un article très fouillé de l’iFRAP sur le plan économique

En ce qui concerne la santé des gens, tout n’est pas une question d’argent.

Le remboursement est une chose, l’existence du soin en est une autre.

LSécu à sa création reposait sur« un contrat implicite qui lie tous les citoyens : chacun y contribue selon ses moyens et en bénéficie selon ses besoins »,  qui n’a pas été respecté. L’État prétend qu’il protège les individus et que ces derniers n’ont plus besoin de s’occuper de leur prévoyance. Malheureusement au bout du compte l’État ne protège pas, et il est nocif.

Il est incapable d’assurer les prestations qu’il s’est engagé à fournir, il rationne les soins, malgré la fuite dans le déficit et l’endettement, il s’immisce de plus en plus profondément dans la vie des Français.

C’est bien le politique qui commande et il ne commande que pour faire des économies pas pour mieux soigner les gens. La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), créée par la révision de la Constitution du 22 février 1996 « vise à maîtriser les dépenses sociales et de santé. » Cet objectif comptable étatique a des conséquences dramatiques sur l’offre de soins en France : pénurie et rationnement.

Des soins peuvent être dits « gratuits » c’est à dire pris en charge, remboursés… sur le papier, mais dans la vraie vie être inexistants. Par exemple dans les déserts médicaux l’offre de soins peut être inexistante et rester remboursable. Ce remboursement ne la fabrique pas, et le désert persiste.

L’inverse existe, par exemple lors de la COVID, les soins précoces existent, mais ne sont pas reconnus et ne sont pas remboursés.

– Au prétexte d’inefficacité et de dangerosité. Mais le Remdesivir à la toxicité et à l’inefficacité avérées a été acheté et mis à disposition des professionnels gratuitement.

– Au prétexte du manque d’étude fiable. Mais le Molnupiravir a été acheté à 50000 doses sur la foi d’un communiqué de presse du laboratoire.

Certains croient toujours que ce n’est pas de la politique mais de la science.

De manière plus générale quand on regarde la façon dont le gouvernement a géré les COVID, surtout la première, on constate :

– que les Français ont prépayé des soins (Cotisations sociales, contributions et taxes diverses) mais que, quand ils en ont eu besoin, ils n’ont pas pu en bénéficier (Limitation très strictes de l’accès à la consultation médicale, report des soins dits « non urgents » etc.) En résumé les Français n’ont pas pu bénéficier de soins certes gratuits, mais rendus inaccessibles.

– que le manque de matériel, de lits d’hôpitaux, de lits de réanimation a été le fil rouge et le justificatif des mesures gouvernementales, absolument pas médicales, de coercition sociales. Le gouvernement à pris soin de ne pas corriger ce manque mais de l’accentuer, d’abord en continuant les fermetures de lits, puis en excluant du circuit de soins les soignants non vaccinés.

Le remboursement est une chose, la qualité de la prestation de soins en est une autre.

Par exemple en ce qui concerne les COVID, en particulier la première épidémie, on lit concernant les soins hospitaliers : « En tous cas une conclusion s’impose : les écarts de mortalité sont trop importants pour qu’on puisse affirmer que les malades atteints de covid-19 ont tous été traités de la même manière dans les principaux hôpitaux français. » Source

En médecine de ville une consultation d’un spécialiste ou d’un généraliste sera remboursée de même identique, quelle que soit sa qualité. « Bonjour, comment allez vous ? Bien ? Tant mieux ! Imprimer » sera remboursée comme une consultation qui mobilise des compétences professionnelles, intellectuelles et techniques, avec entretien, écoute, examen, réflexion, conclusion. Les ROSP crées en 2011 n’ont rien changé quant à la qualité des prestations.

Le remboursement est une chose, la culture de soin en est une autre.

La grande Sécu ne se préoccupe pas non plus de la « culture de soin ». Cette culture de soin va bien au-delà de prestations purement « médicales ». Elle concerne le soin, l’attention, que chacun peut apporter à sa personne, considérée au sens complet physique et psychique. En effet, soins médicaux gratuits ou non, certaines personnes ne se feront que peu ou pas soigner, et de manière plus générale ne prendront que peu, ou mal, soin de leur personne. Elles négligeront leur santé qui « est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »  OMS. C’est la défaillance de la prévention. Aujourd’hui la Sécu n’intervient essentiellement quand la santé est altérée.

Coup de pied dans la fourmilière : chiche !

La Sécurité sociale confond et mélange « l’aide sociale » qui est assistance à son prochain et le remboursement de soins qui est prévoyance et assurance.

La première question à laquelle répondre est : qui fait quoi ? Quel rôle pour la personne, les assurances, la solidarité nationale.

L’objectif est que chaque Français puisse bénéficier des meilleurs soins, en toute circonstance, tout le temps et qu’il prenne soin de sa personne pour éviter les accidents, les maladies et être« bien dans sa peau ». Cela va au-delà de ce que personne ne soit laissé sur le carreau ou que personne ne soit conduit à renoncer à des soins pour des raisons financières.

La liberté de choix implique de faire confiance aux individus. Juste retour des choses puisque de plus en plus de gens ne font plus confiance en l’État qui, bien que constitué d’hommes et de femmes, n’a jamais fait confiance aux hommes et aux femmes de ce pays.

Le moyen est de rendre sa liberté de choix et par conséquent sa responsabilité à chacun. Certes la responsabilité fait peur. Cela dit, si les personnes ne s’impliquent pas dans leur santé cela ne fonctionne pas. D’où l’intérêt du compte épargne santé et du libre choix de l’assurance santé.

L’intégralité des revenus

Cette vraie réforme nécessite, pour être cohérente, que chaque personne puisse disposer de la quasi l’intégralité de ses revenus, pour avoir les moyens de choisir librement.

Pour un salarié c’est le salaire complet. C’est à dire le salaire net, plus les charges dites salariales et dites patronales. Sans oublier tous les prélèvements salariaux qui grèvent la rémunération des travailleurs. Pour un non salarié c’est l’intégralité du chiffre d’affaire diminué des frais nécessaires à l’exercice de sa profession. Pour les pensionnés c’est l’intégralité des pensions. Pour les rentiers l’intégralité des rentes.

Intégralité des revenus et responsabilité personnelle ne s’accommodent pas avec le prélèvement à la source. Ce dernier n’arrange ni la compréhension, ni la connaissance de l’impôt, et encore moins le consentement à l’impôt. Consentement complètement détruit dans notre société puisque qu’aujourd’hui l’État exige d’être informé de la totalité des revenus de chaque Français afin de calculer la quantité maximale d’argent qu’il peut lui confisquer, si possible sans le mettre sur la paille. Une fois l’argent confisqué l’État en fait ce qu’il veut.

Intégralité des revenus entraîne prévoyance et intérêt à préserver sa santé.

Le compte épargne santé

La libre disposition des fonds implique un compte épargne santé.

Il sera individuel, ouvert à tous, tout le monde pourra l’abonder, même les grands-parents, les parrains, les amis etc. Il sera possible de créer un compte épargne santé pour un tiers. Il couvrira les dépenses de santé de la personne ou de sa famille, jusqu’à un certain niveau. Au delà c’est l’assurance santé qui interviendra.

À partir du moment où une personne possède un compte épargne santé, il y a une motivation importante à prendre soin de lui.

L’interlocuteur unique

La « grande Sécu » ne supprime pas le double interlocuteur, Sécu plus mutuelles. Elle réparti différemment les rôles. Cela fait longtemps déjà que le libéraux préconisent que chaque Français n’ait qu’un seul interlocuteur pour sa protection santé. Grâce au libre usage de la quasi intégralité des revenus chaque Français choisira librement cet interlocuteur et en changera à son gré.

Il ne s’agit pas de supprimer la Sécu qui a maintenant plus de 75 ans d’expérience et qui dispose d’un réseau, d’un savoir faire et d’une image favorable. Il s’agit de la sortir du domaine politique et de la concentrer sur son véritable métier qui est l’assurance maladie au sens large.

Elle sera en concurrence dans ce domaine avec des assurances et des mutuelles qui auront elles aussi délégation pour la prise en charge de l’ensemble des dépenses santé. Toutes auront le même « panier de soins » à rembourser. Chacune pourra aller au-delà jamais en deçà. Aucune condition de santé ne sera exigée pour souscrire. aucun n’envisage de supprimer le double compte ce qui est pourtant le cas néerlandais.

À partir du moment où une personne choisi son assurance, elle a une motivation importante à prendre soin d’elle.

Aujourd’hui l’adhésion est obligatoire mais les prestations de la Sécu ne sont garanties par aucun contrat explicite avec les assujettis. Les remboursements sont soumis aux caprices des politiciens et les Français, prisonnier du monopole public, ne peuvent rien faire. Passer un contrat avec une assurance change la donne. Il doit être respecté et ne peut être modifié unilatéralement. Bien entendu ce seront des contrats individuels et non pas collectifs.

« Nous nous sommes appliqués à découvrir le vrai rôle de la concurrence dans le développement des richesses. Nous avons vu qu’il consistait à faire glisser le bien sur le producteur, à faire tourner le progrès au profit de la communauté, à élargir sans cesse le domaine de la gratuité et, par suite, de l’égalité. Mais quand les services privés deviennent publics, ils échappent à la concurrence, et cette belle harmonie est suspendue » Frédéric Bastiat Services privés, service public (1850)

La solidarité nationale

« L’aide sociale » qui est assistance à son prochain redevient indépendante de « l’assurance maladie » qui est prévoyance et assurance.

L’aide sociale consiste à venir en aide à son prochain quand celui-ci, démuni quelle qu’en soit le raison, ne peut subvenir à ses besoins. En ce qui concerne notre propos, il s’agit des besoins concernant sa santé, prévention, traitement, culture de soin, estime de soi. La santé ne se limite pas au matériel. L’accès à la santé n’est pas limité au médical. Cette solidarité prendra la forme d’un « chèque assurance santé », grâce auquel les plus démunis pourront choisir leur prestataire. Le fait d’être pauvre n’implique pas d’être incapable de choisir. Être libre et pouvoir choisir fait partie de la dignité de l’Homme.

Le système de santé de Singapour est comparable à ce qui vient d’être décrit. 

Conclusion

On ne compte plus les réformes paramétriques du système de santé. Si l’on veut vraiment avoir un système de santé performant il ne faut pas se contenter d’une nouvelle mesure de ce genre.

La réforme de notre système de soins décrite dans cet article ouvrirait bien des portes et donnera de nombreuses opportunités de changement pour notre pays.

C’est une réforme digne d’une présidentielle. 

Par : Patrick de Casanove

Pour en savoir plus lisez « Sécu comment faire mieux » ou rendez-vous sur www.bastiat.net rubrique « conférences » 

Lire aussi « Bastiat 2022, idées libres de droits »

Article paru dans Contrepoints sous le titre  » Grande sécu : il existe une alternative pour notre système de soins (2) »

Présidentielle 2022 / sondage exclusif : des intentions de vote figées

Cluster17

Par Hadrien Mathoux Publié le 25/01/2022 à 11:59

Les semaines passent et rien, ou presque, ne bouge dans notre sondage hebdomadaire réalisé par Cluster17 pour l’élection présidentielle 2022 : l’heure des grandes dynamiques, des bonds et des chutes libres, n’est clairement pas arrivée. Au contraire, la situation politique s’apparente à une glaciation, les positions de tous les candidats semblant figées en attendant que les intentions de votes se cristallisent vers l’un ou l’autre.

À LIRE AUSSI :Soc-dem, révoltés, apolitiques… Les 16 familles politiques selon l’institut Cluster17

Le sondage de Cluster17 a été réalisé entre le 18 et 22 janvier 2022 auprès d’un échantillon de 2 779 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les marges d’erreur se situent entre 0,8 % (pour un pourcentage de 5 %) et 1,8 % (pour 40, 50 ou 60 %). La particularité de Cluster17 réside dans la « clusterisation » : en plus des catégories traditionnelles d’analyse (âge, revenu, catégorie socioprofessionnelle, préférence partisane…), l’institut propose 16 familles qui réunissent des Français partageant le même système d’opinion ainsi que des caractéristiques sociales et géographiques. Vous pouvez faire vous-même le test pour savoir à quel cluster vous appartenez, ou prendre connaissance de la description détaillée de chaque cluster réalisée par Marianne.

PÉCRESSE À LA HAUSSE MAIS FRAGILE

En très légère baisse, Emmanuel Macron continue de mener le jeu avec 22 % des intentions de vote, bénéficiant de sa faculté à attirer à lui le vote de clusters aisés et très participationnistes ainsi que celui de citoyens moins politisés. Derrière lui, quatre candidats se tiennent en deux points : Marine Le Pen (15 %), dont le socle électoral résiste malgré la concurrence proposée par Éric Zemmour (14 %), lequel ne s’effondre pas et reste en position de se qualifier pour le second tour. Au coude-à-coude, Valérie Pécresse (14 %) semble tenir une position plus fragile puisque ses électeurs se révèlent moins certains de voter pour elle (65 %), mais elle regagne un point cette semaine. Enfin, Jean-Luc Mélenchon (13 %) confirme qu’il est pour l’heure le candidat incontournable à gauche, tant ses rivaux socialiste (Anne Hidalgo, 2 %), communiste (Fabien Roussel, 2 %) écologiste (Yannick Jadot, 5 %) semblent distancés. Christiane Taubira, qui doit voir sa candidature à la présidentielle validée par la Primaire populaire qui aura lieu du 27 au 30 janvier, émarge à 6 %.

Sondage présidentielle 2022 Cluster17 / Marianne.

L’analyse de la probabilité de vote et de la certitude du choix par cluster permet de distinguer deux grands enjeux pour les semaines à venir : la participation très élevée de certains clusters leur donne un poids très important dans le résultat final, tandis que d’autres clusters peuvent encore faire l’objet d’une lutte entre candidats pour obtenir leurs suffrages. L’examen de ces chiffres permet de mettre au jour une donnée fondamentale de la vie politique française : les individus aisés et/ou âgés sont surreprésentés dans le vote, à l’image des Libéraux (86 % plutôt certains de voter), Centristes (88 %), Sociaux-Démocrates (81 %) ou Identitaires (83 %). À l’inverse, les classes populaires, les jeunes et sans surprise les individus moins politisés pèsent beaucoup moins, comme le montrent les certitudes de participation des Révoltés (61 %), Apolitiques (63 %), Éclectiques (69 %) ou Réfractaires (70 %).

À droite, les Identitaires pourraient bien jouer les arbitres : ce cluster, le plus représenté dans la population française, se divise entre Éric Zemmour (42 %), Marine Le Pen (24 %) et Valérie Pécresse (22 %), les trois quarts étant sûrs de leur choix pour le premier tour. Autre point saillant, qui pourrait décider du destin d’Emmanuel Macron et de Valérie Pécresse : le choix des Libéraux (41 % pour la candidate LR, 36 % en faveur du président sortant), ainsi que des Conservateurs (23 et 26 %), deux clusters dont un tiers hésite encore quant au choix de son candidat.

Par Hadrien Mathoux

L’étonnante faiblesse scientifique de la politique vaccinale contre les infections

Yves Bourdillon

La campagne de vaccination impérative visant à réduire la transmission du virus a un petit défaut : elle s’appuie sur des bases médicales très minces.

La campagne de vaccination impérative visant à réduire la transmission du virus a un petit défaut, en sus d’avoir un peu piétiné droits et libertés de se déplacer, prendre un café, ou travailler : elle s’appuie sur des bases médicales très minces.

« Je me vaccine pour ne pas contaminer papy ». « Les réfractaires sont des monstres, des bombes ambulantes, des fumiers, voire, pire, des anti-Science ».

Tel est, depuis l’homologation des vaccins contre le Covid il y a treize mois, le message martelé dans la plupart des pays occidentaux, et surtout en France, afin de promouvoir/imposer la vaccination générale de la population. Selon ministres, hauts fonctionnaires, médecins de plateaux TV et influenceurs, se vacciner était non seulement un moyen de se protéger mais aussi et surtout un geste altruiste  fondé sur la capacité des vaccins à réduire la transmission, c’est à dire le risque d’être infecté même sans symptômes, puis contagieux.

Le ministre de l’éducation nationale estimait l’été dernier que « quand vous êtes vacciné, vous ne risquez pas de continuer à contaminer les autres », tandis que le président de la République soulignait que « se vacciner, c’est protéger les autres », avant récemment de qualifier quasiment de sous citoyens les non vaccinés.

Léger souci : cette politique était fondée sur des bases médicales étonnamment fragiles.

Pas d’évaluation souveraine

Les gouvernements semblent s’être appuyés sur une poignée d’enquêtes scientifiques aux protocoles assortis de sérieuses limites ou manquant de recul, et sans apparemment avoir mené leurs propres évaluations souveraines, pour attenter à la liberté de se déplacer, prendre un café, parfois travailler de centaines de millions de non vaccinés qu’il fallait en… quiquiner et culpabiliser au motif qu’ils seraient davantage contagieux (ce qui ne remet toutefois pas en question l’autre pilier des vaccins, la réduction du risque de maladie, qui aurait justifié de se concentrer sur les seuls cas à risque. En France, a été enregistré un nombre infime de décès du Covid sans comorbidités parmi les moins de trente ans).

Sur la foi parfois de simples « on dit », d’éléments de langage sur l’efficacité des vaccins, de confusions fréquentes entre infectés (parfois asymptomatiques) et « cas » (malades), ont été instaurées, via le pass sanitaire, des ségrégations sans précédent dès février 2021 en Israël, puis au Danemark en avril, en France en juillet, en Italie, Irlande, Espagne, Grèce, Belgique, Pays-Bas, Australie, Canada, une partie des Etats-Unis et de l’Allemagne, etc. Une politique qui a monté les vaccinés contre les réfractaires, et réciproquement. Et qui s’est amplifié avec le pass vaccinal voté en France ces derniers jours et l’obligation vaccinale générale bientôt en Autriche, Grèce et Allemagne.

Retour sur les enquêtes censées avoir justifié tout cela.

Homologations : pas d’allégations

Première étape, l’homologation des vaccins Pfizer, Moderna, AstraZeneca, Janssen, fin 2020-début 2021. Tout à l’enthousiasme de voir des vaccins diviser par dix le risque de tomber malade, peu de monde a prêté attention à un détail : nulle part n’est mentionné une réduction de la transmission ! On peut, certes, supposer que si le vaccin vous empêche de tomber malade vous expectorez une charge virale réduite, moins susceptible de contaminer vos proches. Mais il ne s’agit, précisément, que d’une supposition, à vérifier.

En tout cas, les dossiers des fabricants n’allèguent à aucun moment d’une telle réduction. Et pour cause, puisque ce n’était pas le but de leur protocole. Facile de le vérifier en consultant les dossiers déposés auprès de l’Agence européenne du médicament ou de son homologue américaine, la Food and Drug administration. Ainsi, Pfizer n’a pas calculé combien de ses 37.000 volontaires étaient infectés sans symptômes et contaminaient des proches. En toute rigueur, cela aurait nécessité une enquête massive, avec prélèvements nasals et sérologie régulière durant des mois, alors qu’il y avait urgence.

Ne sont évoqués1   que des occurrences de « case », jamais d’infectés asymptomatiques. Il en est de même pour le dossier d’Astra Zeneca 2  sur 26.000 volontaires, ainsi que celui de Moderna 3 . Janssen 4  a essayé, lui, d’évaluer la réduction de transmission, mais constaté seulement, en février 2021, une efficacité « modeste, non significative sur le plan statistique ».

D’ailleurs « le fondement scientifique de la vaccination n’était pas une prévention de la transmission mais de la maladie », souligne Michel Kazatchkine, expert de l’Organisation mondiale de la santé « car on n’a jamais eu de test véritable prospectif en matière de transmission, ce n’était en tout cas pas possible dans les essais réalisables rapidement en 2020 ».

L’offensive de comm du printemps

Deuxième phase, du début de la campagne de vaccination, en décembre 2020 en Israël et Royaume Uni, à l’instauration de divers pass sanitaires, à l’été : dirigeants et influenceurs évoquent une efficacité des vaccins, de 60 à 89 % en matière de transmission, mais en renvoyant généralement à l’expert qui a entendu un expert. En remontant la chaine d’allégations on retombe en général sur une des neuf enquêtes médicales diffusées en pré-print (pas encore validées par des pairs) dans des revues de référence. Trois britanniques et six israéliennes.

Les études britanniques avaient de sérieuses limites, puisque concentrées sur les contaminations au sein de foyers 5  et non dans l’ensemble de la société, ou croyant déceler une baisse parmi les volontaires de l’essai d’Astra Zeneca, avant de retirer cette allégation 6. Trois enquêtes israéliennes ont été menées auprès d’un échantillon assez particulier, donc discutable statistiquement, des professionnels de santé 7  en se focalisant sur la réduction de la charge virale nasopharyngée 8, sans déterminer si cette dernière passait sous le seuil de contagion. Un résultat contredit d’ailleurs quelques mois plus tard par d’autres études 9.

Les trois autres études israéliennes ont été menées, elles, en « population générale », ce qui est plus convaincant. L’une, fin janvier 10 ,  sur 2,6 millions de personnes, dont les tests PCR ont montré une réduction de 40-51 % des infections chez les vaccinés, mais sur une période de seulement 2-3 semaines, donc sans tenir compte du risque de chute rapide de cet effet avec le temps. Un bémol de taille. Une autre enquête 11, en avril, d’une équipe comptant le prestigieux chercheur de Harvard, Mac Lipsitch, un des plus clairvoyants depuis le début de la pandémie, portait sur 1,2 millions de personnes. Elle évaluait aussi la baisse de transmission à 40-51 %, mais, là encore, sur seulement 2-3 semaines. La dernière 12, le 5 mai, analysant rétrospectivement  le risque infectieux de 6,5 millions de personnes, estimait qu’il était réduit spectaculairement, de 92 %, sur une période plus longue, deux mois.

Tous les œufs dans le même panier

On peut s’étonner que cette poignée d’études, dont une seule menée en population générale sur une durée supérieure à trois semaines, ai suffi à convaincre l’été dernier les gouvernements occidentaux qu’il fallait vacciner tout le monde. Panurgisme ? Principe de précaution, à moins que cela ne soit celui de « j’ouvre le parapluie » ? D’autant plus que le doute était déjà permis au vu des flux records d’infections dans les pays les plus vaccinés de la planète, l’Islande, où 90 % des adultes avaient reçu au moins une dose, Malte, Gibraltar (99%), ou Israël. En outre, ces « preuves » émanaient d’enquêtes menées dans seulement deux pays, dont un, Israël, avait conclu avec Pfizer un contrat exclusif d’approvisionnement vaccinal et d’utilisation des données. Aucune raison de douter de la rigueur et de l’indépendance des scientifiques israéliens, mais pour les dirigeants occidentaux mettre tous leurs œufs dans le même panier, en clair asseoir leurs décisions sur des études menées quasiment dans un seul pays, était-ce bien raisonnable ?

Troisième round : d’autres enquêtes sont sorties depuis septembre, mais se partageant entre celles concluant à une réduction de la transmission13  notamment une néerlandaise 14  et celles, britanniques et californienne15, qui n’en discernaient aucune 16. Deux autres études, américaine 17  et britannique  18 constataient que ladite réduction de transmission tombait à zéro au bout de trois mois. Le directeur de l’OMS affirmait en novembre que les vaccins réduisaient les infections de 40 % mais sans citer ses sources, tout comme le président du conseil scientifique français, Alexandre Delfraissy, qui réduisait la réduction à 30 %.

Des résultats à réviser encore avec Omicron, dont les infections ont joué les exponentielles dans les pays les plus vaccinés. Les Israéliens, triplement vaccinés à 75 % et même quadruplement à 10 %, viennent de battre le record du monde de l’incidence Covid, à 430/100.000 habitants/j. Trois études ces derniers jours en Israël19, au Royaume Uni20,  et en Californie affirment que la diminution de la transmission par les vaccins est désormais… nulle.

Jamais autant de gens n’auront peut-être dû autant de privation de libertés à si peu de données scientifiques sérieuses.

  1. https://www.fda.gov/media/144245/download et https://www.ema.europa.eu/en/documents/assessment-report/comirnaty-epar-public-assessment-report_en.pdf 
  2. https://www.ema.europa.eu/en/medicines/human/EPAR/vaxzevria-previously-covid-19-vaccine-astrazeneca 
  3. https://www.ema.europa.eu/en/documents/overview/spikevax-previously-covid-19-vaccine-moderna-epar-medicine-overview_fr.pdf
  4.  htthps://www.fda.gov/media/146217/download 
  5. https://khub.net/documents/135939561/390853656/Impact+of+vaccination+on+household+transmission+of+SARS-COV-2+in+England.pdf/35bf4bb1-6ade-d3eb-a39e-9c9b25a8122a?t=1619551571214 
  6.  https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3777268 
  7. https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(21)00127-7/fulltext 
  8. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.02.06.21251283v1 
  9. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.09.28.21264262v1.full. 
  10. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.01.27.21250612v1 
  11. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2101765?query=featured_home 
  12. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33964222/ 
  13. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34981074/ 
  14. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.10.14.21264959v1.full 
  15. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.09.28.21264262v2.full-text 
  16. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmc2106757 et https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(21)00690-3/fulltext 
  17. https://www.nature.com/articles/d41586-021-02689-y 
  18. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.09.28.21264260v2 
  19. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(21)00768-4/fulltext 
  20. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2116597?query=recirc_mostViewed_railB_article 

Par : Yves Bourdillon

Les prix de l’énergie sont faussés

Simone Wapler

Quand les autorités faussent les prix du marché de l’énergie, les ennuis abondent.

Bruno Le Maire by UMP (CC BY-NC-ND 2.0) Photos on Flickr

L’énergie est aujourd’hui un cas d’école d’empilage de taxations, subventions et appauvrissement du consommateur final. Nous sommes intoxiqués par plus de quarante ans d’inepties dirigistes. Quand les autorités faussent les prix d’un marché, les ennuis abondent.

Vent de panique sur les prix de l’électricité. Bruno Le Maire dégaine évidemment une « solution » : limiter la hausse à 4 % en 2022. Ça tombe bien, 2022 est une année électorale…

Le blocage des prix a toujours été une solution inepte et l’empereur Dioclétien – auteur de l’édit du maximum promulgué en 301 – doit bien ricaner dans sa tombe.

« Il nous plaît donc que les prix qui figurent dans le court texte ci-dessous soient observés dans tout notre Empire. Que chacun comprenne bien néanmoins que, si la faculté de les dépasser lui a été ôtée, il n’est pas interdit, dans les régions où s’observe l’abondance, de jouir de l’avantage de bas prix, dont on s’occupera spécialement lorsque la cupidité aura été complètement réprimée. »

De nos jours aussi, ce ne sont jamais les États ou les gouvernements qui avouent être fautifs des désordres monétaires et financiers qu’ils ont occasionnés. Les autorités préfèrent désigner l’appât du gain, l’avidité, les spéculateurs, le capitalisme, les étrangers, la fraude fiscale, la conjoncture ou même le climat… L’interventionnisme, lui, n’est jamais réprimé.

Le « court texte » de Dioclétien comprend une liste minutieuse des produits et services à prix bloqués (qui figure dans mon dernier livre) ; elle fait irrésistiblement penser aux listes des produits de première nécessité édictés par nos méticuleux fonctionnaires lors de la crise sanitaire. Les millénaires passent mais l’esprit fonctionnaire ne trépasse pas, hélas.

Surenchères de solutions désastreuses

Vent de panique sur le pétrole et le gaz aussi. Le candidat Zemmour a une idée lumineuse : faire payer la note de carburant des salariés par l’employeur. Mieux qu’un minable chèque de la République de 100 euros. Va-t-il récolter 8 millions de votes ? C’est selon lui le nombre de salariés utilisant leur voiture pour se rendre au travail. Je n’ai pas perdu de temps à fact-checker ce chiffre, comme disent les bien-pensants.

Pauvre Zemmour, il ignore qu’il existe déjà un forfait kilométrique pris en charge par les employeurs comme le rappelait Pécresse qui suggère d’augmenter ce dispositif. La candidate promet par ailleurs pêle-mêle hausses de salaire et sutout zéro carbone en 2050. Ça tombe pile-poil : Monsieur est président de General Electric Renewable Energy (ex Alstom, vendu aux Américains). Seul cadre français épargné lors du rachat, il plante depuis des éoliennes offshore à tour de bras. Le capitalisme de copinage dans toute sa splendeur rayonnante…

Je vous passe les idées tout aussi niaises du camp du bien, (la gauche et les pastèques, réputés au service du petit peuple et de Gaïa). Les expériences socialo-communistes se sont toujours soldées par davantage de misères et de pauvreté et personne n’envie le sort des Cubains ou des Vénézuéliens même si Mélenchon rêve de nous le faire partager.

Quand on ne peut pas bloquer les prix, on se goinfre de taxes

La leçon des chocs pétroliers est oubliée, hélas.

Au début des années 1970, les prix du pétrole brut ont commencé à s’envoler.  D’octobre 1973 à mars 1974, le baril passe de 2,59 dollars à 11,65 dollars.

Mettez-vous à la place de pauvres bédouins autrefois paisibles gardiens de chèvres. Ils vendaient du pétrole en dollars convertible en or. En 1971, Nixon déclare que le dollar n’est plus adossé à l’or entraînant une chute brutale du billet vert. Le pétrole est vendu en dollar qui est subitement devenu un bout de papier adossé à rien (ou une reconnaissance de dette de l’État fédéral). Du coup, les bédouins réclament davantage de dollars pour un baril.

Beaucoup de gouvernements occidentaux taxaient déjà allégrement le pétrole importé. Cette hausse leur permet d’augmenter mécaniquement leurs recettes fiscales exprimées en pourcentage. Ils sont en réalité complices.

Au 14 janvier 2022, les taxes représentent plus de 54 % du gazole et plus de 57 % du SP95 (source)

Gagnants : les producteurs de pétrole et les gouvernements.

Perdants : les consommateurs et les contribuables.

L’inflation du pétrole commença à essaimer. Les taux d’intérêt montèrent. Une récession économique s’ensuivit. Les prix se calmèrent puisque la demande chuta (mais les taxes restèrent).

En 1978, nouveau choc avec la chute du régime iranien. Entre septembre 1978 et mai 1979, les prix doublent pour le super et le fioul ordinaire et triplent pour le diesel. Nouvelle flambée d’inflation qui atteint 15 % en 1980 aux États-Unis. Pour calmer le jeu, Volcker, alors président de la Réserve fédérale, pousse les taux courts à 20 %. Nouvelle récession.

Cette période sans croissance et avec inflation fut dénommée stagflation par les doctes économistes qui ne craignent pas d’utiliser des mots très laids.

Dans l’histoire, des nouveaux « machins » internationaux nous sont nés : l’OPEP du côté des pays producteurs et l’AIE (Agence internationale de l’Énergie) du côté des pays consommateurs. Ces organismes internationaux tentent de « réguler » les prix de l’énergie : quota de production, entente et cartellisation d’un côté ; taxation de l’autre.

Le marché du pétrole est en réalité manipulé pour compenser un vice monétaire : les obligations souveraines libellées en grandes devises qui servent de réserve de change ne sont que des promesses de payer.

Depuis, les promesses (la dette souveraine) s’entassent et d’autant plus facilement que les taux baissent.

Gagnants : ceux qui émettent les promesses et consomment à crédit.

Perdants : ceux qui escomptent qu’elles seront honorées un jour.

Le développement du nucléaire civil pour contrer les désordres du marché pétrolier

À quelque chose malheur est bon, disait-on autrefois. Les chocs pétroliers engendrent une fulgurante accélération du développement du nucléaire civil, industrie totalement contrôlée par l’État et subventionnée par les contribuables de l’époque (que vous pouvez remercier).

Le premier plan quinquennal de l’énergie nucléaire fut voté par l’Assemblée nationale en 1952 et reconduit. Mais les technologies sont encore balbutiantes. En France, plusieurs procédés sont envisagés et testés par les organismes publics de recherche. Pressé par les retombées des chocs pétroliers, EDF doit passer à l’action et décide finalement d’adopter le procédé américain dit « uranium enrichi et eau légère » plus économique que les pistes françaises. Grincement de dents de De Gaulle mais la technologie française est définitivement abandonnée par le maître d’œuvre EDF.

Les centrales poussent dès lors comme des champignons et la France devient un acteur important dont l’électricité est majoritairement d’origine nucléaire. Elle parvient même à exporter (différence avec le Concorde ou le TGV, autres fabuleux investissements financés par les contribuables).

Et Cocorico ! Nous sommes le troisième producteur mondial d’électricité, derrière les États-Unis et la Chine.

Source

Et Cocorico (bis) ! 70 % de notre électricité est d’origine domestique (contre seulement 52 %) aux États-Unis.

Et Cocorico (ter) ! Figurez-vous que c’est pas cher : le prix de revient moyen du MWh des centrales déjà construites est de 49,50 euros (presque deux fois moins que les moulins à vents marins de monsieur Pécresse).

Source

Évidemment pour un EPR, c’est plus cher (pensez aux désastres d’Areva, des chantiers EPR et à EDF avec sa dette de plus de 40 milliards d’euros).

Évidemment (bis) le prix de vente de l’électricité aux consommateurs-contribuables qui ont financé son développement est lui-même grevé de nombreuses taxes qui atteignent 37 % (source). Parce que s’il y a moins de taxes sur le pétrole, il faut bien taxer ce qui peut le remplacer.

Principe : il n’y a jamais de retour sur investissement des investissements publics.

Concurrence bidon et creusement de la dette

Une fausse ouverture à la concurrence du marché de l’électricité débute en 2007. Elle oblige EDF à vendre à prix coûtant son électricité à des concurrents lourdement subventionnés pour produire une électricité intermittente et plus coûteuse (malgré les subventions). Résultats : creusement des pertes d’EDF et pression supplémentaire sur le consommateur-contribuable.

Aujourd’hui, les prix de l’énergie – pétrole, gaz, électricité – sont totalement faussés. L’interventionnisme, les taxations, les subventions contraignent ce marché vital pour l’économie puisqu’aucun produit ou service ne voit le jour sans Consommation d’énergie.

La liberté « n’est pas la fille mais la mère de l’ordre », écrivait Proudhon. C’est la liberté qui engendre l’ordre et la stabilité, pas la contrainte qui n’engendre que violence et misère. C’est vrai pour la liberté économique.

Souvenons-nous : tous ces désordres du marché de l’énergie partent d’un système monétaire vicié et corrompu. La seule monnaie saine est la monnaie marchandise : on échange quelque chose contre autre chose. Le recours à la dette sans limite engendre des troubles sans fin. Dans la crise monétaire qui s’annonce, une extraordinaire quantité d’épargne investie sur la dette et des promesses vides sera détruite.

Noam Chomsky : Fascisme américain, Lutte des classes et Urgence climatique

Noam Chomsky prévient que le Parti républicain « marche » vers la destruction du monde en ignorant l’urgence climatique tout en embrassant le proto-fascisme chez lui. Chomsky parle de l’insurrection du 6 janvier, de la façon dont le néolibéralisme est une forme de lutte des classes et de la façon dont les plans climatiques du président Biden ne sont pas à la hauteur des besoins.

Source : Democracy Now, Noam Chomsky Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

https://www.democracynow.org/embed/story/2021/12/30/noam_chomsky_on_rising_fascism_in

Amy Goodman : Noam, vous avez qualifié le Parti républicain d’organisation la plus dangereuse de l’histoire de l’humanité. Vous avez également qualifié les dirigeants politiques de gang de sadiques. Je me demandais si vous pouviez développer ce point. Mais aussi, au cours de vos 93 années d’existence, avez-vous déjà vu une telle tendance anti-science, anti-faits dans ce pays ? Et puis, si vous pouviez parler de la façon dont elle est liée à d’autres mouvements de ce type dans le monde et comment il faut la traiter ?

Noam Chomsky : Eh bien, c’est un fait qu’il existe depuis longtemps un sentiment anti-science dans des régions importantes des États-Unis. C’est le pays qui a connu le procès Scopes. Il y a aux États-Unis une puissance inhabituelle de l’extrémisme évangélique, anti-science.

Mais en tant que mouvement politique, il n’y a rien eu de semblable à ce qu’il est dans la période contemporaine. Le Parti républicain, sous Trump, et ses sbires – il possède pratiquement le parti – ont été les premiers à essayer de détruire les perspectives de vie humaine organisée sur Terre, non seulement en se retirant unilatéralement de l’accord de Paris, mais en agissant avec enthousiasme pour maximiser l’utilisation des combustibles fossiles, pour démanteler les systèmes qui ont quelque peu atténué leurs effets, en niant ce qui se passe, en atteignant un nombre énorme de fidèles presque adorateurs, en partie grâce à leur système médiatique, et d’autres façons.

Lorsque les États-Unis sont le pays le plus puissant et le plus important de l’histoire du monde, lorsqu’ils foncent vers le précipice, cela a un impact sur les autres. Les autres choses qui se passent sont déjà assez mauvaises, mais avec les États-Unis en tête et en marche vers la destruction, l’avenir est très sombre. Et il est de notre responsabilité de le contrôler, d’y mettre fin, de ramener le pays à la raison – je n’aime même pas dire « retour » – de le ramener à la raison sur ces questions, avant qu’il ne soit trop tard.

Nermeen Shaikh : Et, Professeur Chomsky, vous avez mis en garde contre la menace sérieuse d’une résurgence de la droite proto-fasciste ici aux États-Unis et vous vous êtes prononcé – vous vous êtes prononcé contre le virage général à droite de l’éventail politique aux États-Unis. Pouvez-vous expliquer ce que vous pensez être à l’origine de cela, et si vous voyez des perspectives dans un avenir proche pour son renversement ?

Noam Chomsky : Eh bien, nous avons subi un assaut depuis 40 à 45 ans contre la population générale dans le cadre de ce que l’on appelle le néolibéralisme. Et cela a eu un impact très sérieux. Il y a même des mesures de cet impact. Ainsi, la RAND Corporation, très respectable, a récemment réalisé une étude sur ce qu’elle appelle poliment le transfert de richesse des 90 % inférieurs de la population – c’est-à-dire la classe ouvrière et la classe moyenne – vers les très riches au cours des 40 dernières années.

Leur estimation est de l’ordre de 50 000 milliards de dollars. Ils appellent cela un transfert de richesse. Nous devrions l’appeler un vol. Il y en a beaucoup d’autres comme ça, qui continuent d’être exposés. Les Pandora Papers qui ont été publiés en ont révélé un autre aspect. Ce n’est pas de la petite monnaie. Les salaires des PDG, les salaires des dirigeants sont montés en flèche. Une grande partie, probablement la majorité, de la population survit essentiellement de salaire en salaire, avec très peu de réserves. S’ils ont un problème de santé ou autre, ils ont de gros problèmes, surtout avec le manque de soutien social dans le pays.

Même les mesures basiques qui existent partout sont très difficiles à mettre en œuvre dans ce pays. Nous le voyons au Congrès en ce moment, des mesures comme le congé de maternité, qui existe partout. Je pense qu’il y a quelques îles du Pacifique qui rejoignent les États-Unis en n’ayant pas de congé de maternité payé. Allez dans le deuxième plus grand pays de l’hémisphère, qui n’est pas vraiment un lieu d’énormes progrès, le Brésil, les femmes ont un congé de maternité payé garanti de quatre mois, qui peut être prolongé de deux mois, payé par le système de sécurité sociale. Aux États-Unis, vous ne pouvez pas obtenir un seul jour.

Et c’est en train de se faire – c’est en ce moment même au Congrès. Le Parti républicain s’oppose à 100% à cette mesure et à d’autres, y compris certaines mesures faibles mais au moins existantes pour atténuer la crise climatique. Opposition 100% républicaine, rejointe par quelques Démocrates : le baron du charbon de Virginie-Occidentale, Joe Manchin, le principal bénéficiaire au Congrès du financement des combustibles fossiles, traînant les pieds sur tout, rejoignant l’opposition 100% républicaine, Kyrsten Sinema de mon État, énorme bénéficiaire de Big Pharma, d’autres financements d’entreprises, traînent également des pieds.

Même les choses les plus simples, comme ce que j’ai mentionné, sont très difficiles à faire passer dans un pays qui a été empoisonné par la propagande de droite, par le pouvoir des entreprises. Cela remonte à loin, mais s’est énormément développé au cours des 40 dernières années.

Si vous cherchez « néolibéralisme » dans le dictionnaire, vous trouvez des platitudes sur la foi dans le marché, la confiance dans le marché, l’équité – tout le monde a droit à un traitement équitable, etc. Si vous regardez la réalité, le néolibéralisme se traduit par une âpre guerre des classes. C’est sa signification, partout où vous regardez, dans toutes ses composantes. La RAND, le vol de 50 000 milliards de dollars n’en est qu’un signe.

Lorsque Reagan et son associée Margaret Thatcher, de l’autre côté de l’Atlantique, sont arrivés au pouvoir, leurs premières actions ont été d’attaquer et de saper, de saper sévèrement, le mouvement ouvrier. Si vous voulez avoir un projet sensé, si vous voulez mener une grande guerre de classe en attaquant les travailleurs de la classe moyenne, vous avez intérêt à détruire leurs moyens d’autoprotection. Et le grand – le moyen majeur sont les syndicats. C

‘est la façon dont les pauvres, les travailleurs peuvent s’organiser pour développer des idées, pour développer des programmes, pour agir avec l’aide mutuelle et la solidarité pour atteindre leurs objectifs. Il faut donc les détruire. Et c’était la principale cible des attaques depuis le début, ainsi que de nombreuses autres. Ce qui nous reste, c’est une société de personnes atomisées, en colère, pleines de ressentiment, manquant d’organisation, confrontée à un pouvoir privé concentré, qui travaille très dur pour poursuivre l’âpre guerre des classes qui a conduit à la situation désastreuse actuelle.

Amy Goodman : Je veux vous demander comment le 6 janvier se déroula, comment vous le voyez. Pensez-vous que ce n’est pas tant la naissance que la continuation d’un mouvement proto-fasciste ? Vous êtes en Arizona, les recomptages de voix se succèdent, remettant en cause les votes démocrates dans tout le pays. Où voyez-vous les États-Unis aller ? Et voyez-vous le président Trump redevenir président ?

Noam Chomsky : C’est très possible. La stratégie républicaine, que j’ai décrite, a été couronnée de succès : faire autant de dégâts que possible au pays, rejeter la faute sur les Démocrates, développer toutes sortes d’histoires fantaisistes sur les choses hideuses que les communistes, les Démocrates, font à vos enfants, à la société, dans un pays qui est soumis à l’effondrement social, à l’atomisation, à l’absence de capacité organisée à répondre par des idées et des actions qui peuvent réussir. Et nous le voyons en ce moment même. Donc, oui, il est très possible que le parti négationniste revienne au pouvoir, que Trump soit de retour, ou quelqu’un comme lui, et alors nous serons simplement en train de courir vers le précipice.

En ce qui concerne le fascisme, certains analystes, très astucieux et bien informés, affirment que nous nous dirigeons vers un véritable fascisme. Mon sentiment personnel est que je préférerais parler d’une sorte de proto-fascisme, où de nombreux symptômes du fascisme sont assez apparents – le recours à la violence, la conviction que la violence est nécessaire. Une grande partie du Parti républicain, peut-être 30 ou 40 %, affirme que la violence peut être nécessaire pour sauver notre pays de ceux qui essaient de le détruire, les méchants Démocrates qui font toutes ces choses hideuses qu’on leur raconte. Et nous le voyons dans les milices armées.

Le 6 janvier en était un exemple – ce sont des gens issus essentiellement de la petite bourgeoisie, des milieux moyennement aisés de l’Amérique moyenne, et non pas – il y avait quelques mecs venant de milices parmi eux, des gens qui croient vraiment qu’il est nécessaire de faire un coup d’État pour sauver le pays. En fait, il ont essayé de faire un mauvais coup pour saper un gouvernement élu – c’est ce qu’on appelle un coup d’État – et ils s’en sont malheureusement approchés à deux doigts près. Heureusement – et c’est ce qui est en train de se passer – le Parti républicain est en train de prendre des mesures extrêmement complexes pour essayer de s’assurer que la prochaine fois, cela marchera.

Remarquez qu’ils traitent les activistes du coup d’état du 6 janvier comme des héros : « Ils essayaient de sauver l’Amérique. » Ce sont des signes d’effondrement social massif, qui se manifestent concrètement par le fait que les gens n’ont littéralement pas assez de réserves financières pour se sortir d’une crise. Et, bien sûr, c’est bien pire quand vous allez dans des communautés vraiment défavorisées. Par exemple, la richesse des ménages chez les Noirs est presque nulle. Ils ont de graves problèmes. Tout cela dans le pays le plus riche, le plus puissant du monde, dans l’histoire du monde, avec d’énormes avantages, inégalés, pourrait facilement ouvrir la voie à un avenir bien meilleur.

Et ce n’est pas un rêve utopique. Revenons à la Dépression. Il se trouve que c’est mon enfance, je m’en souviens bien. Crise sévère, pauvreté, souffrance bien pire qu’aujourd’hui, mais une période pleine d’espoir. Ma propre famille, sans emploi, d’abord immigrée, de la classe ouvrière, vivait dans l’espoir. Ils avaient les syndicats. Mes tantes, couturières au chômage, avaient l’Union internationale des travailleurs de l’habillement pour dames, des activités culturelles, l’entraide.

On pouvait prendre une semaine de vacances. Un espoir pour l’avenir, des actions syndicales militantes, d’autres actions politiques, une administration sympathique ont ouvert la voie à la social-démocratie, inspirant ce qui s’est passé en Europe après la guerre. Pendant ce temps, l’Europe se dirigeait vers le fascisme, littéralement, un fascisme hideux. Les États-Unis, sous ces pressions, sont passés à la social-démocratie.

Aujourd’hui, avec une ironie suprême et amère, nous assistons à quelque chose comme l’inverse : les États-Unis se dirigent vers une forme de fascisme ; l’Europe s’accroche à peine à une social-démocratie fonctionnelle, elle a beaucoup de problèmes, mais au moins elle s’y accroche – presque l’inverse de ce qui s’est passé dans le passé. Et nous pouvons certainement revenir non seulement aux années 30, mais à quelque chose de bien meilleur que cela.

Nermeen Shaikh : Professeur Chomsky, pourriez-vous – vous avez parlé, bien sûr, du Parti républicain. Pourriez-vous également faire une évaluation de l’administration Biden jusqu’à présent ? Vous avez parlé tout à l’heure de la crise climatique. Au début de cette année, le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a publié son rapport, après une décennie, que le secrétaire général des Nations unies a qualifié de « code rouge pour l’humanité ». Et quelques jours après, comme vous l’avez mentionné, Biden a appelé l’OPEP à commencer à augmenter la production de pétrole. Alors, si vous pouviez commenter cela, les politiques de Biden sur le climat, mais aussi sur d’autres questions ?

Noam Chomsky : C’est une histoire mitigée. Ses programmes nationaux sont, franchement, considérablement meilleurs que ce que j’avais prévu. Mais ils sont en train d’être – ils ont déjà été fortement réduits. Le projet de loi Build Back Better [stratégie visant à réduire les risques encourus par les populations des nations et des communautés à la suite de catastrophes et de chocs futurs, NdT] qui fait actuellement l’objet d’un débat et qui, sans d’énormes pressions publiques, a peu de chances d’être adopté, est une version fortement réduite de ce qu’a d’abord produit Bernie Sanders, que Biden a plus ou moins accepté et quelque peu réduit, et qui est maintenant réduit beaucoup plus fortement, et qui pourrait même ne pas être adopté dans sa forme réduite.

Comme je l’ai dit, les Républicains s’opposent à 100 % à l’idée de permettre ce que leurs propres électeurs approuvent très largement, et de gérer le système de propagande de manière à ce que leurs électeurs n’en sachent rien. Des résultats remarquables apparaissent dans les sondages sur le projet de loi « Build Back Better ». Si vous interrogez les gens sur ses dispositions particulières, vous obtenez un fort soutien.

Si vous les interrogez sur le projet de loi, les sentiments sont mitigés, souvent l’opposition, car ils ont l’impression que le projet de loi, qui contient les dispositions qu’ils souhaitent, risque de leur nuire. De plus, il s’avère qu’ils ne savent pas ce que contient le projet de loi. Ils ne savent pas qu’il contient les dispositions qu’ils approuvent. Tout ceci est une campagne d’endoctrinement massive et réussie, du genre qui aurait impressionné Goebbels. Et la seule façon de la surmonter, encore une fois, c’est par un activisme constant et dévoué.

Prenez le programme climatique. Le programme climatique de Biden n’était pas ce qu’il fallait, mais il était meilleur que tout ce qui l’a précédé. Et il n’est pas venu d’en haut. C’était le résultat d’un important travail d’activistes. De jeunes militants [inaudible] en sont arrivés à occuper les bureaux des sénateurs du Congrès, le bureau de Nancy Pelosi. D’ordinaire, ils seraient mis à la porte par la police du Capitole. Cette fois, ils ont obtenu le soutien d’Ocasio-Cortez, qui les a rejoints, a rendu impossible à la police de les mettre dehors, a obtenu un soutien supplémentaire, comme je l’ai mentionné, de Ed Markey.

Bientôt, ils ont pu faire pression sur Biden pour qu’il développe, qu’il accepte un programme climatique qui était une grande amélioration par rapport à tout ce qui l’avait précédé – en fait, même selon les normes mondiales, l’un des meilleurs. Eh bien, la direction du Parti démocrate n’a pas apprécié, n’en a pas voulu. Ils l’ont en fait retiré de leur page web avant l’élection et ont essayé de le bloquer. Et il a été réduit par eux et par la solide opposition républicaine qui exige que nous allions aussi vite que possible vers le désastre. Et bien, c’est maintenant fortement réduit.

Vous allez à Glasgow. [pour la COP, NdT] Beaucoup de belles paroles, y compris du Président Biden. Regardez ce qui se passe dans le monde en dehors des salles de Glasgow. Une image différente. Biden est rentré de Glasgow et a ouvert à la location la plus grande concession de l’histoire des États-Unis de champs pétrolifères pour l’exploitation par les sociétés énergétiques. Sa défense est que ses efforts pour l’arrêter ont été bloqués par une décision de justice temporaire, donc il n’avait pas le choix.

En fait, il y avait des choix. Il y avait d’autres options. Mais le message qu’il envoie, brutal et clair, est que les institutions de la société, l’institution fédérale, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire, ces institutions sont incapables de reconnaître la gravité des crises auxquelles nous sommes confrontés, et sont engagées dans une voie qui mène à quelque chose comme le suicide des espèces.

La seule force qui peut contrer cela était effectivement présente à Glasgow. Il y avait deux événements à Glasgow. Il y avait les discussions agréables mais un verbiage vide de sens à l’intérieur des salles. Il y a eu les dizaines de milliers de manifestants à l’extérieur des bâtiments, des jeunes pour la plupart, demandant des mesures, de vraies mesures, pour permettre à une société décente et viable de se développer, et non d’être détruite. Ce sont les deux événements de Glasgow. La question de savoir lequel des deux prévaudra déterminera notre avenir. Va-t-il se diriger vers un désastre ou vers un monde meilleur, plus vivable ? Les deux sont possibles. Le choix est entre nos mains.

Source : Democracy Now, Noam Chomsky, 30-12-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

2 réactions et commentaires

  • calal // 21.01.2022 à 09h23serieux, vous avez pas un.e intellectuel.le valable de moins de 90 ans a présenter? J’ai rien contre les vieux, mais vos « jeunes » sont si peu intéressant ? personne a quelque chose de nouveau ou de diffèrent a dire?
    Jordan Peterson dans son livre « map of meaning » précise bien qu’il faut s’appuyer sur les acquis des générations d’avant pour aller explorer apres l’inconnu, mais la ,vraiment , l’occident donne l’impression d’etre devenu une gerontocratie… ps : moi je vais bientôt mourir alors je vais vite pourrir le futur des suivants.. J’ai profite ma vie durant des cotes positifs de la société occidentale, je vais tenter d’en priver les suivants pour qu’ils n’aient que les inconvénients et plus les bénéfices… 
  • nulnestpropheteensonpays // 21.01.2022 à 09h46Pauvres américains , leur nation est née dans la violence le monde entier était contre eux , même les indiens ne les aimaient pas .Ils ont du construire leur nation a coup de flingues , et c’est une habitude difficile a perdre . Vous vous rendez compte, les arabes si on leur met pas un flingue sur la tête ils nous donnent pas leur pétrole pour faire rouler nos grosses bagnoles , et enrichir nos milliardaires pour qu’ils puissent nous trouver une autre planète maintenant qu’on a pourri celle ci . Bon , c’est vrai pour tout l’occident , ça va etre dur de perdre tout ce qu’on a volé et si on se débarrassait des victimes plutôt , pas de témoin pas de crime .

Politique vaccinale : l’Espagne devient raisonnable, la France s’obstine 

Finn Andreen

L’Espagne veut considérer le coronavirus comme une grippe normale, non plus comme une pandémie mais comme une maladie endémique. La France, elle, veut pousser l’adoption d’un Pass Digital en Europe.

Photo by Jeremy Bezanger on Unsplash – https://unsplash.com/photos/IXNxOzOgawQ

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l’auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction. Publié le 18 janvier 2022

Combien de temps va encore durer cette crise sanitaire subie par la population française ? Cela ne dépend que du gouvernement, et donc du président lui-même. Car il faut être parfaitement lucide : c’est le gouvernement qui est responsable de la crise sanitaire, et pas le virus Sars-CoV-2.

Depuis le début, cette crise a été plus politique que médicale, ce qui est confirmé par la politique sanitaire d’autres pays. L’Autriche semble revenir sur son plan de vaccination obligatoire, Israël abandonne la quatrième dose de vaccin, et la Suède maitrise la pandémie sans jamais avoir eu ni de confinement ni de pass sanitaire généralisé. De grands journaux danois et allemand demandent pardon aux lecteurs pour avoir été « absorbés de façon presque hypnotique » par les discours des autorités. Mieux vaut tard que jamais…

Et maintenant l’Espagne

En maintenant, c’est au tour de l’Espagne.

Le gouvernement espagnol avait réagi en mode panique au début de la pandémie, mais sa position et celle de la communauté de Madrid est maintenant de laisser le virus se propager. C’est donc un pays de plus où les autorités semblent revenir à la raison et à la modération.

Selon le Premier ministre Pedro Sanchez :

« L’Espagne veut considérer le coronavirus comme une grippe normale, non plus comme une pandémie mais comme une maladie endémique. »

Il s’agit de ne « plus comptabiliser chaque cas et en n’ayant plus recours au test au moindre symptôme.» 

Cette position est d’autant plus justifiée que l’Agence européenne du médicament estime maintenant que vacciner régulièrement contre le covid peut à terme fragiliser le système immunitaire.

Selon Marco Cavaleri, responsable de la stratégie des menaces biologiques pour la santé et des vaccins auprès de l’Agence :

« Les booster peuvent être effectués une fois, voire deux, mais ce n’est pas quelque chose que nous pensons doit être répété constamment […] Nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons passer du contexte pandémique actuel à un contexte plus endémique. »

Pedro Sanchez élabore la nouvelle position espagnole avec transparence ; il donne les chiffres qu’on n’entendrait jamais de tous ceux qui sèment la peur en France :

« Une létalité de 13 % au début de la pandémie, contre une létalité de 1 % avec le variant Omicron. »

Le gouvernement français continue à s’obstiner

Les autorités françaises sont donc de plus en plus isolées dans leur volonté de rendre la vaccination de facto obligatoire avec un pass vaccinal tout juste adopté. La position du gouvernement français dans cette crise sanitaire devrait être rendue politiquement intenable par un variant Omicron qui déferle partout, que la population soit vaccinée ou pas. Avec des centaines de milliers de nouveaux cas par jour, dans seulement quelques semaines la majorité des Français pourrait été contaminée.

L’expression exception française a d’habitude une connotation positive, mais celle-ci devient inacceptable quand elle est le signe d’un gouvernement à tendance autoritaire qui s’obstine à surenchérir avec un pass vaccinal qui ne sert à rien face au variant Omicron. Ce gouvernement français campe sur une position vaccinale qui, non seulement, a été depuis longtemps critiquée par les libéraux pour des raisons morales, et que des gouvernements européens commencent maintenant peu à peu à abandonner pour des raisons pratiques.

Il faut rappeler que Macron, dans sa choquante adresse aux Français de juillet 2021, annonçait :

« Pour lutter, une seule solution : le vaccin. »

La réalité des vaccins anti-covid n’a évidemment rien à voir avec ce qui avait été vendu par les dirigeants politiques et par le secteur pharmaceutique. Un changement de langage politique et de direction politique réelle sont donc probablement inévitables de la part de l’Élysée et du gouvernement. En effet, il y a des signes qu’en France également, le vent médiatique soit en train de tourner. Pour Macron il s’agirait alors de tenir le cap, si possible jusqu’aux législatives de juin 2022.

La France veut contaminer l’Union européenne de sa politique

En outre, Pedro Sanchez a dit vouloir « mener ce débat au niveau européen », ce qui est évidemment une bonne idée compte tenu de sa nouvelle position réaliste et pragmatique au sujet du coronavirus. Mais la France vient de prendre la présidence du Conseil Européen au 1er janvier 2022 – cette France qui s’obstine à vouloir éradiquer la Covid-19 par une politique vaccinale aberrante et injuste, alors que cela est devenu impossible.

C’est dans ces conditions que la France, un pays qui a tellement d’atouts mais qui ne peut être considéré aujourd’hui que comme un échec politique majeure en Europe, a pris la présidence de l’Union européenne. Il est déplorable que pendant les prochains six mois les dirigeants français pourront pousser encore davantage l’argument d’une dette commune et divulguer leurs projets anti-entrepreneuriat en Europe.

Il faut espérer que cette présidence française soit aussi inefficace que les initiatives nationales de ce gouvernement,

En effet, pour Macron, il s’agit d’« un moment de vérité pour la régulation et la responsabilisation des plateformes numériques »

L’État français veut pousser l’adoption d’un Pass Digital en Europe avec l’aide de « son » commissaire Thierry Breton. Il s’agit d’un plan déjà bien avancé de renforcement du contrôle supra-étatique des citoyens européens, avec la solution Digital Identity Wallet de, ni plus ni moins, Thalès/Gemalto… Étant donné la taille et les intérêts de l’État français, ce capitalisme de connivence ne devrait plus surprendre personne.

Un vice des politiciens français

Les Français ont souvent dénigré la capacité de jugement des Espagnols, à l’exemple de Pascal qui disai : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. »

Même s’il y a parfois du vrai dans cette expression, il est également vrai que les politiques français n’ont pas du tout la même capacité que leurs confrères espagnols à admettre leurs erreurs et en tirer les conséquences en adoptant publiquement une nouvelle direction. Le peuple français aura prochainement la possibilité de décider si ce vice est acceptable ou non chez leurs dirigeants.

Par : Finn Andreen

Une étude confirme la forte exposition des Français au glyphosate

Après avoir testé plus de 6 000 volontaires sur tout le territoire français, le plus large échantillon européen, l’association Campagne glyphosate confirme le très fort taux d’exposition du pays à cet herbicide, notamment des enfants.  14 janvier 2022 .  Nadia Gorbatko  

Une étude confirme la forte exposition des Français au glyphosate

Une population française largement contaminée par le glyphosate, partout et au quotidien, y compris les consommateurs de bio : c’est ce que laisse apparaitre une étude de l’association Campagne Glyphosate, publiée dans la revue Environmental Science and Pollution Research, ce mois de janvier. Mené sous l’égide d’un comité scientifique, comprenant notamment la chercheuse à l’Etablissement français du sang Julie Di Cristofaro, le directeur de recherche à l’Inserm Denis Lairon ou le statisticien Christian Paroissin, ce programme a mobilisé 6 848 participants volontaires issus de 84 départements, entre juin 2018 et janvier 2020. Des prélèvements d’urine ont été effectués sous contrôle d’huissier pour chacun, puis analysés, via la méthode Elisa, par un laboratoire allemand unique : Biochek.

Des résultats sans appel

« L’objectif était d’évaluer la fréquence et le niveau de contamination au glyphosate de la population française, à l’échelle nationale, en essayant de déterminer les associations possibles entre ces niveaux et un certain nombre de facteurs comme les saisons, les caractéristiques biologiques des participants, leurs modes de vie, leurs habitudes alimentaires ou leur profession », explique le mathématicien Daniel Grau, l’un des scientifiques responsables de l’étude. Résultats de ces tests : des traces de la molécule ont été trouvées dans les fluides corporels de 99,8 % des participants, avec un taux moyen de 1,19 nanogramme par millilitre (ng/ml), pour un maximum de 7 ng/ml. « C’est dix fois le maximum autorisé dans l’eau de boisson », indique Denis Lairon.

Les hommes et les enfants d’abord

C’est dix fois le maximum autorisé dans l’eau de boisson Denis Lairon, Inserm et membre du comité scientifique de Campagne glyphosate L’étude confirme une présence plus importante de l’herbicide chez les hommes, les fumeurs, les consommateurs de bière et les agriculteurs, particulièrement chez les viticulteurs, gros utilisateurs de glyphosate. Ce taux décroit avec l’âge – les enfants font donc partie des plus vulnérables – et chez les adeptes du bio. En revanche, l’enquête révèle qu’il augmente pour les consommateurs d’eau du robinet, de source naturelle ou de puits. Il s’accentue pour tous au printemps et en été, période d’épandage durant laquelle on retrouve aussi plus de ce produit dans les eaux souterraines et de surface. Les experts de Campagne glyphosate regrettent l’absence de prise en compte par les autorités des effets d’une exposition permanente des personnes à cette molécule, tout comme l’effet cocktail particulièrement toxique généré par l’association du glyphosate avec d’autres composés chimiques, largement négligé de leur point de vue.

Les évaluations officielles encore mises en doute

Même si, de l’avis même de ses responsables, cette enquête très factuelle mériterait d’être complétée par d‘autres études plus précises, sur la question des épandages ou la contamination de l’eau par exemple, elle constitue une pierre de plus dans le jardin de l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) et de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) : les deux institutions chargées des évaluations de l’herbicide en vue du renouvellement de son autorisation par la Commission européenne, déjà très critiquées pour leurs méthodes. En ciblant le glyphosate, herbicide le plus utilisé dans le monde, en France en particulier, l’association espère, par ailleurs, alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur le niveau de contamination des personnes par l’ensemble de ces pesticides. Une exposition confirmée par l’étude Esteban, publiée, cette fois, par Santé publique France, le 21 décembre dernier.

Des plaintes déposées

« La question qui se pose maintenant, c’est : on fait quoi ? Il est quand même étonnant que dans un pays comme la France, ce soient les citoyens qui se mobilisent et financent une étude que personne n’avait faite jusqu’à maintenant », s’indigne Denis Lairon. Et de rappeler, au passage, l’existence de plusieurs autres études de l’Inserm, en 2013 et 2021 notamment, sur les pathologies associées à ces pesticides. Entre fin 2017 et début 2018, plus de 5 000 plaintes individuelles ont été déposées au pénal, au pôle de Santé publique, pour « mise en danger de la vie d’autrui », « atteinte à l’environnement » et « tromperie aggravée ». Visant non pas les organismes eux-mêmes, ou les fabricants de produits ou l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), mais les personnes en charge de ces organismes, ces plaintes sont en cours d’instruction. La Campagne glyphosate, qui accompagne ces démarches, espère que son étude incitera le tribunal à s’en saisir. Elle s’est, par ailleurs, associée à la coalition de 29 ONG à l’origine de la campagne Secrets toxiques dénonçant les carences des pouvoirs publics dans l’évaluation d’une dizaine d’herbicides distribués en jardineries.

Nadia Gorbatko, journaliste
Rédactrice spécialisée
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3 réactions à cet article

La photo d’illustration de l’article est très parlante : on travaille au char d’assaut dans les champs (lesquels ressemblent fort à un green de golf) ! Rien d’étonnant, pour rentabiliser un matériel pareil, qu’il soit extrêmement compliqué pour beaucoup d’agriculteurs de s’extraire de cette mécanique biocide.
Mais cela n’est en rien une raison valable pour continuer à empoisonner les citoyens-consommateurs.

Pourquoi cette méthode d’analyse « elisa » n’est-elle pas complémentée par la chromatographie couplée à la spectrométrie de masse ? alors que chacun convient que ce type de test n’est pas suffisamment fiable? (voir avis de AFIS Science)
Ecrire que la teneur dans les urines est supérieure à la limite demandée dans l’eau potable est idiot pour qui connait le principe de fonctionnement des reins.

Bonjour, pourquoi vous faites vous l’écho d’une fausse information ? le laboratoire Biochek fait l’objet de fortes suspicions et n’est pas accrédité. C’est lui qui avait analysé les fameux « pisseurs volontaires » et qui s’est révélé une sérieuse arnaque. En France et en Europe, combien de morts dues au glyphosate ? combien de malades sérieux dues au glyphosate ? Arrêtez cet agribasching délétère pour notre agriculture ! Si la France est le premier pays Européen à utiliser des produits phytosanitaires, c’est qu’elle la plus grande surface agricole de l’Europe avec des cultures comme la vigne et les arbres fruitiers qui ne sont pas à l’abri de maladies et ravageurs. Même les agriculteurs bio traitent leurs cultures avec des produits phytosanitaires, et certains se cachent.