Nombre de cas covid à l’hôpital : un comptage faussé

Denis Dupuy

Le mauvais comptage du nombre de cas covid à l’hôpital est lié à une pesante bureaucratie hospitalière et étatique.

Hôpital by BrotherM

Publié le 4 février 2022

Une confusion évidente vient perturber l’analyse des données covid. Je ne prétends pas être épidémiologiste et mon billet ne comprend pas la liste de chiffres, formules et références qui caractérisent les publications scientifiques. Simplement, chirurgien dans un centre traitant des patients covid depuis mars 2020, j’expose un avis.

J’insiste sur ce point : un avis, car depuis le début de cette pandémie trop d’avis d’experts ont été reçus comme des vérités. En sciences, seules valent les données prouvées et il faut encore les prendre avec circonspection : la demi-vie des connaissance médicales est évaluée à cinq ans. Rien ne tient définitivement. La science progresse en dévorant son propre passé. Les avis, eux, restent des avis, parfois pertinents, parfois exotiques.

La tâche complexe du comptage des cas covid à l’hôpital

Le comptage commence par le recueil des données, une tâche complexe. Les grands hôpitaux disposent de brillants statisticiens mais ils sont bien les seuls. En guise de recueil, prenons l’exemple des certificats de décès, ailleurs qu’en ces centres de référence.

Vous comprendrez que je décris un certain quotidien proche du mien : vous êtes sollicité afin de remplir le formulaire de décès d’un patient que vous avez longtemps côtoyé et apprécié, juste avant huit heures alors que l’on vous a réveillé à deux heures du matin, que le bloc s’agace de ne pas vous savoir en salle, que les membres de la famille, en larmes, vous attendent, muets autour du corps gisant dans une chambre où vous échangiez tous la veille, que les autorités administratives exigent expressément leur paperasse, indispensable, faute de quoi les agents des pompes funèbres ne pourront pas se déplacer, que la chambre sera bloquée, qu’il faudra un dépôt, que et que et que…

Il n’est que trop temps, d’autant que le médecin traitant insiste pour vous avoir. Alors vous cochez les cases, complétez les blancs, consignez, adresse, heures, circonstances, première, seconde, troisième. Résultat : arrêt cardio-respiratoire revient chroniquement en tête de liste. Chacun de mes confrères, et je n’en doute pas, collige avec sérieux : arrêt cardio-respiratoire par insuffisance rénale sur cancer de la vessie, mais uniquement dans la mesure du possible. L’INSEE n’aura qu’à faire avec.

La problématique de la causalité d’un décès est également sujette à discussion. Elle avait été abordée sous Sarkozy. Au-delà d’un certain délai, la personne hospitalisée pour accident de la voie publique n’était plus censée être décédée de l’accident mais des suites de celui-ci. On avait crié au scandale, suspecté des intentions politiques, mais définir des critères épidémiologiques ne sous-entend pas bidouiller. Et, là encore, d’autres structures attendent sans grande patience, la justice, entre autres. Il s’agirait que ça avance.

Covid ou accident vasculaire cérébral ?

Et puis, même si cela n’est pas statistiquement fondamental, outre les complexités, après mars 2020 ont été observés quelques arrangements bien humains de petits « scandales » qui se sont ébruités. J’ai vu plusieurs patients pour lesquels le terme covid avait été apposé un poil rapidement. Un patient, qui avait perdu son père d’un accident vasculaire cérébral, s’est vu interdire l’accès au corps. Il a exigé d’en connaitre le motif. Le confrère a évoqué la covid. Le patient a rétorqué non, AVC.

Le médecin a insisté : covid. Soit, a conclu le patient, montrez-moi la PCR. Tortillage de doigts et rougeur faciale… Idem, pour une patiente décédée d’un cancer. Cette fois, le médecin s’est excusé. La raison : la CIM 10, classification internationale des actes, accorde un tarif supérieur à l’établissement (non au praticien) en cas de comorbidité déclarée. Normal : le diabétique obèse insuffisant cardiaque opéré de sa prothèse mérite davantage d’attention que le sportif bénéficiant de la même procédure.

Le code U07 et ses déclinaisons ont été employés quelque peu généreusement. Quel pourcentage de patients décédés de covid correspond à de véritables décès covid ? Je ne sais pas. Un taux marginal est d’évidence le fait d’une cotation abusive mais vous comprenez combien les biais sont complexes. Les petits dérapages ne sont pas pour autant le fait d’une volonté collective ou d’un mouvement organisé.

Désorganisation

Le variant Omicron siège partout, aussi contagieux que peu menaçant. Il touche indistinctement soignants et patients. Les reports de procédures sont permanents alors que nous subissons le contrecoup des vagues précédentes et les conséquences mortifères de l’hystérie savamment entretenue par un État en pleine confusion. Les défauts de soins ont été innombrables.

Les patients en panique ont évité les centres de soins mais le cancer ne connait pas la crise. La désorganisation actuelle ne connait pas de précédent. Les ministres, à qui l’on ne demandait finalement que d’assurer l’intendance, ont largement failli dans leur mission, allant jusqu’à la déléguer à des entreprises privées tout en continuant à exiger moyens et personnel. En revanche, pour tout ce qui ne le concernait pas, l’État a été prolifique.

Chaque jour, mails, contraintes, injonctions de la part de toutes les officines, ARS, HAS, ministère de la Santé, DGRS… à qui il a fallu adjoindre les avis du Conseil de l’Ordre. Les boites aux lettres s’en remettront-elles ? Je ne sais pas…

Ce matin encore, notre directeur nous annonçait que nous nous trouvions dans l’impossibilité d’accueillir des urgences, faute de personnel. Je veux bien qu’au sommet de l’État personne n’ait souhaité cette épidémie mais, une fois celle-ci enclenchée, on aurait aimé qu’il n’attise pas le feu comme il l’a fait. On aurait souhaité qu’il apaise, qu’il remédie aux problématiques matérielles et humaines mais surement pas scientifiques. Les statistiques, dans tout cela…

Nous en aurons une analyse précise, une fois la crise passée, les données figées et les calculs établis : il faut souvent deux ans. Là encore, erreur récurrente de nos médias, on a exigé tout et tout de suite. Je parierais bien que certains auront des surprises en découvrant la réalité des chiffres, largement en deçà des fantasmes : non nous n’avons pas vécu la peste mais un peu plus que la grippe de Hong Kong de 1968 à 1970 et la grippe asiatique de 1956 à 1958.

Parmi les hospitalisés, on dénombre aujourd’hui de nombreux patients positifs, PCR+, ceux qui n’ont pas été éloignés avant même que nous n’en soyons informés. Pour être franc, depuis le début de cette crise je cotoie énormément d’asymptomatiques très étonnés à l’annonce de leur positivité. Au départ, ils réagissaient un peu, quand on leur disait que le scanner basse dose était anormal et qu’ils avaient choppé le truc. Aujourd’hui ils s’en moquent et ils ont bien raison.

La létalité d’Omicron est équivalente à celle de ces grippes saisonnières dont on ignore chaque année l’existence. Jusqu’alors, une pathologie responsable de 0,3 % de mortalité laissait les braves patients indifférents. Je me pose cette fondamentale question : pourquoi poursuivre dans cette direction ? Statistiques, erronées ou biaisées, peu alarmantes, létalité marginale, risque infime, conséquences en revanche dramatiques d’une politique brouillonne dans ses grands jours, rien de glorieux dans l’action du gouvernement.

Et n’oublions pas que le président a levé une légion d’antivax en bramant très intelligemment vouloir les emmerder, ce qui devrait évidemment nous faciliter la tâche à l’avenir : comment convaincre les réfractaires au Gardasil et autres indispensables préventions ? On les enverra à Manu le Prodige…

Une administration avisée, s’il en est une, devrait s’activer à lever les contraintes. La problématique essentielle, la surcharge des lits de réanimation, ne se pose plus et s’est assez peu posée, hormis certaines grandes villes au-delà de mars 2020.

72 % seulement des patients sont-ils véritablement hospitalisés pour covid ? C’est tout à fait envisageable. L’État glisse-t-il certains indicateurs sous le tapis, afin de justifier sa politique ? ça l’est également.

Pourrait-on se souvenir que jamais, dans l’histoire du pays, on n’a ainsi pisté un virus par un dépistage massif, ruineux et anxiogène, inventant chaque semaine de nouveaux indicateurs manipulés sans la moindre expérience.

Certes, les épidémiologistes maitrisent leur spécialité mais désolé pour eux : la biologie des épidémies est complexe et les simulations numériques encore imparfaites. Reste le bon sens, celui qui s’impose si souvent, au lit des patients. Il faut atterrir, alors que l’affaire est en voie d’achèvement.

L’avion trace depuis trop longtemps des cercles dans un circuit d’attente. La politique des aides financières va nous revenir droit dans le nez, agrémentée d’une hausse des cours du pétrole. L’urgence médicale est passée. Une autre s’avance.

L’État socialiste, interventionniste, omniscient, omnipotent, bouffi de graisse et de suffisance, se pensait à même de terrasser les épidémies, de réguler le thermostat du climat, d’accompagner les candidats au changement de sexe, de purger l’histoire de ses écarts détestables et de remettre le mâle blanc à sa place, tout en bas, mais sa philosophie pour candides s’est ratatinée contre le mur de la réalité. L’urgence, s’il en est une, est maintenant de s’en défaire. Si seulement la covid pouvait avoir terrassé les fadaises des illuminés de la gauche…

Par : Denis Dupuy

Après l’emmerdeur, l’enfumeur : covid, un mensonge d’État

Patrick de Casanove

De nombreux mensonges ont été dits pendant la crise du covid avec l’État en arrière fond. Des conséquences doivent en être tirées.

Covid19 radio – All you hear and all you need to hear By: Mike Finn 

Publié le 4 février 2022

Le 20 janvier 2022 Jean Castex nous a gratifié d’un discours d’anthologie en matière de langue de bois et de propagande. Il serait trop long d’en faire l’analyse exhaustive mais il est intéressant de relever les principaux points.

Le pire pour un politicien : ne rien faire

Castex confond volontairement faire quelque chose avec ce que fait le gouvernement, et ce que fait le gouvernement avec ce qu’il faut faire.

Autrement dit si l’État ne faisait pas, rien ne se ferait. L’intervention étatique est inévitable, bénéfique, et ce que fait le gouvernement est la seule stratégie possible. Rejeter cette stratégie c’est ne rien faire contre l’épidémie.

En vérité Castex confond le gouvernement et la société comme l’écrit Bastiat dans La loi.

Il oublie que, jusqu’à cette première qui est la confiscation par l’État de la prise en charge d’une épidémie, les médecins n’ont jamais attendu les ordres de l’autorité centrale pour soigner les gens.

Au début personne ne pouvait dire si le SARS-coV2 était anodin ou grave. Il était nouveau. Cependant, il est vite apparu qu’il était peu meurtrier, et surtout qu’il existait des populations à risques de complications, et d’autres où ces risques n’existaient pas. Le virus peut être anodin pour les uns et pas pour les autres, ce qui aurait dû être une indication pour une prise en charge différenciée.

Coronavirus vs grippe

D’abord la grippe n’a rien d’anodin. Il faut noter que Pasteur parle de surmortalité. 

La comparaison de Castex avec les chiffres de la grippe peut être interprétée différemment.

Il serait possible d’en déduire qu’une épidémie avec un virus respiratoire, pas anodin, qui mute, bien prise en charge… parce que médicalement, est moins nocive qu’une épidémie liée à virus respiratoire  pas anodin, qui mute, mal pris en charge… parce que politiquement.

À quelques détails près, les épidémies de grippes sont plutôt bien gérées par les médecins. Le gouvernement ne s’en mêle pas, ou peu, il les laisse travailler. Les populations cibles sont identifiées et particulièrement bien prises en charge. En résumé, quand le gouvernement se mêle peu ou pas, d’une épidémie, les résultats sont meilleurs.

On ajoutera que les hôpitaux sont déjà saturés à l’occasion des épidémies de grippe, et que les politiciens le savaient. Il est alors facile de comprendre pourquoi le système a été complètement débordé en mars 2020. Mais il est difficile de comprendre pourquoi aucune mesure de correction n’a jamais été prise. Aucune mesure de précaution n’a jamais été décidée pour anticiper une épidémie plus importante. L’État a fermé des lits depuis des années et a continué pendant l’épidémie. C’est une faute gravissime.

Rappelons que pour la grippe, la vaccination est non obligatoire mais recommandée aux personnes à risque, avec un vaccin éprouvé, très bien supporté et qui a obtenu son AMM normalement. Pour les covid, c’est une vaccination de masse, sans cible ni objectif médical précis, obligatoire dans les faits, avec un dit vaccin qui ne confère pas d’immunité fiable (encore moins que la grippe), utilisant une technologie jamais essayée dans ce domaine chez l’homme, et qui a obtenu une AMM provisoire dans des conditions douteuses.

Rappelons qu’il n’y a pas d’indication vaccinale pour quelqu’un qui a eu la maladie. Il ne vient à l’esprit de personne de vacciner un grippé guéri. Il est obligatoire de revacciner un covid guéri depuis plus de quatre mois. Pour le vaccin contre la grippe les laboratoires son responsables des éventuels dommages. C’est beaucoup plus flou pour le vaccin contre la covid.

Le naufrage de la vaccination

Toutes les modélisations de l’épidémie, depuis celle de Niel Ferguson début 2020 se sont révélées erronées. En ce qui concerne l’épidémie actuelle, en novembre 2021 « l’Organisation mondiale de la Santé s’alerte de la flambée des contaminations en Europe et redoute 700 000 morts supplémentaires du Covid-19 d’ici au printemps. » 

On sait ce qu’il est advenu dans la vraie vie : beaucoup de tests positifs et très peu de morts.

Ce n’est pas la vaccination qui a changé la donne. C’est l’Omicron. Le gouvernement s’attribue les améliorations sanitaires liées à l’évolution naturelle de l’épidémie. Omicron est peu dangereux, il semble l’être aussi moins que le Delta pour les personnes à risques. Il faut rester prudents.

Il y a beaucoup de tests positifs mais très peu de malades et encore moins d’hospitalisés. « Il reste que la fréquence des entrées en soins critiques pour Omicron reste beaucoup plus faible que celle observée pour Delta, quel que soit le statut vaccinal. » De plus les vaccins sont encore moins efficaces vis-à-vis de ce variant.

« Si nous avons pu traverser ces dernières semaines, avec des centaines de milliers de contaminations chaque jour et des hôpitaux qui ont tenu, ce n’est pas le fruit du hasard. C’est parce que nous avons pris les bonnes décisions, parce que nous sommes massivement vaccinés et que nos vaccins restent extrêmement protecteurs. »

Merci, mais la vérité est différente. Le tout coercition n’est pas une bonne décision.

Le tout vaccinal non plus, la vaccination de masse ne sert à rien, le vaccin n’est pas protecteur.

L’État ne parle plus d’atteindre d’immunité collective avec la vaccination. Ce n’est pas possible. Il existe plus de 5000 espèces de coronavirus, il y a un immense réservoir animal, les coronavirus mutent sans cesse, la durée et la qualité de l’immunité naturelle sont inconnues, celles de l’immunité vaccinale sont hypothétiques. La durée de l’immunité n’est plus définie médicalement et validée ensuite administrativement. Elle est uniquement administrative. Elle change constamment au gré des caprices des politiciens, pourvu que l’on vaccine.

Plus de 5600 souches de SRAS-coV2 ont été isolées. Les nouveaux variants échapperont à la vaccination comme y échappe déjà Delta, et davantage encore Omicron. Il faut dire que le vaccin est basé uniquement sur la Spike, souche Wuhan, disparue il y a presque deux ans.

Au départ, le vaccin a été vendu par la propagande comme empêchant la maladie. Puis cela a été piteusement revu à la baisse avec un « protège les autres ». Pour terminer par un tristounet « prévient les formes graves ». Castex s’accroche à la « moindre gravité grâce au vaccin » comme le naufragé à sa planche. Si cette assertion est démentie par les faits tout s’effondre. La vérité apparaîtra nue : la vaccination de masse obligatoire est un naufrage qui aura fait beaucoup de victimes et de dégâts.

En réalité, que la vaccination évite les cas graves est bien moins évident que ne l’affirme Castex. Il ne dit rien des travaux qui sous-tendent cette assertion. Il n’est pas précisé qui sont ces personnes, ni leurs comorbidités. Rien n’est indiqué des traitements dont elles ont bénéficié, ou pas, au début de leur infection. Or, les personnes hospitalisées, vaccinées ou pas, ont le profil à risques.  Vaccinés ou pas vaccinés ceux qui meurent sont les mêmes.

Ce n’est donc pas l’absence de vaccination qui induit l’hospitalisation mais l’existence de facteurs de risques.

Vacciner n’est pas un but en lui-même. Ce n’est pas la contamination qu’il faut éviter, c’est la maladie et les cas graves. Les enfants de 5 à 11 ans ne sont pas la cible. Les jeunes de plus de 16 ans non plus. Il n’y a aucun bénéfice à les vacciner mais seulement des inconvénients.

Israël, pays modèle pour les vaccinophiles à tout-va, malgré une troisième et une quatrième vaccination, n’a jamais eu autant de cas.

L’efficacité du vaccin sur le contrôle de la maladie n’est pas convaincant. Presque 10 milliards de doses ont été injectées et il y a plus de cas que jamais.

Si l’on regarde la carte des pays du monde où la population est la plus vaccinée.

https://ourworldindata.org/coronavirus

Elle se superpose exactement à la carte des pays où l’épidémie est la plus forte. Il faut remarquer que la France est deuxième au monde en nombre de cas

https://coronavirus.jhu.edu/map.html

Certes comparaison n’est pas raison mais il y a de quoi à se poser des questions.

Par : Patrick de Casanove