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Mercredi 25 octobre 2023

Les «signes vitaux» de la Terre s’épuisent, des scientifiques tirent la sonnette d’alarme. En 2023, les indicateurs utilisés pour mesurer les crises écologiques s’affolent et l’humanité n’en fait toujours pas assez.«La vérité, c’est que nous sommes choqués par la férocité des événements climatiques extrêmes de 2023. Nous sommes effrayés par le terrain inconnu dans lequel nous sommes entrés». Le ton est donné : les scientifiques qui ont contribué à ce rapport sur l’état du climat en 2023, publié mardi dans la revue Bioscience, décrivent l’«état de siège» de la vie sur Terre. 20 des 35 «signes vitaux» de la planète identifiés – parmi lesquels on trouve les émissions de gaz à effet de serre, la consommation de viande par habitant·e, la déforestation liée aux incendies ou les anomalies de température – «présentent actuellement des extrêmes records», s’alarme l’étude. Vagues de chaleur exceptionnelles, températures historiques des océans, glaces de mer plus réduites que jamais… «Ce qui est encore plus frappant, ce sont les marges énormes avec lesquelles les conditions de 2023 dépassent les extrêmes du passé», commentent les auteur·rices.



2023 est l’année de tous les records, comme le soulignent ces différents indicateurs. © Ripple et al. / Traduction par Vert. Le changement climatique a décuplé les événements extrêmes comme les inondations, les glissements de terrain, et les violents orages, ; les forêts sont de plus en plus menacées par le climat, qui accélère le dépérissement des arbres, aggrave les incendies et propage les maladies causées par des insectes. Les scientifiques déplorent des «progrès minimes» dans la lutte climatique. La transition verte espérée par beaucoup après le Covid-19 ne s’est pas concrétisée et la consommation d’énergies renouvelables (solaire et éolien) demeure quinze fois inférieure à celle des énergies fossiles. La possibilité «d’un effondrement de la société à l’échelle mondiale est envisageable et dangereusement sous-explorée». Parmi les recommandations des scientifiques : éliminer le charbon, augmenter la séquestration du carbone grâce à des solutions basées sur la nature (reforestation, protection des zones humides, etc) ou encore évoluer vers des régimes alimentaires moins carnés. Enfin, une attention particulière doit être portée à la question de la justice sociale et à la répartition équitable des coûts et bénéfices de l’action climatique.