Vert, Vendredi 22 mars 2024

Le Sénat met un stop au CetaCeta l’arrêt. Le Sénat français a largement rejeté la ratification du Ceta, un traité de libre échange entre l’Union européenne (UE) et le Canada. Alors que le monde agricole critiquait en début d’année les accords favorisant la concurrence internationale au détriment de la souveraineté alimentaire (notre article), l’avenir du Ceta s’assombrit. Vert rembobine.
 C’est quoi le Ceta ?Le «Comprehensive Economic and Trade Agreement» est un (très long) texte destiné à faciliter la circulation des biens et services entre l’UE et le Canada, en réduisant les droits de douane et en allégeant les règlementations. Signé en 2016, le Ceta est mis en œuvre «provisoirement» à plus de 90% depuis 2017. Cependant, en France, il n’a été adopté à l’Assemblée nationale – de justesse – que deux ans après… et il n’avait jamais été transmis à la chambre haute jusqu’à ce jeudi, à l’initiative des communistes, soutenus par la droite.
 Qui s’y oppose et pourquoi ?Ce deal économique et commercial est contesté de longue date, notamment parce qu’il accentue l’industrialisation agroalimentaire. «Ce que nous importons, ce sont des biens stratégiques, et non de la viande aux hormones», a assuré devant le Sénat Franck Riester, le ministre du Commerce extérieur. Mais pour Greenpeace, «le Canada a recours à des OGM et à des pesticides non autorisés par l’UE, utilise des farines animales pour alimenter ses élevages et dope ses animaux aux antibiotiques».
Des activistes protestent contre le Ceta avant une visite du Premier ministre canadien en 2017 en Allemagne. © Steffi Loos / Getty Images via AFP
Que va-t-il se passer maintenant ?Après ce refus du Sénat, l’Assemblée nationale va devoir à nouveau voter sur le texte. Mais on ignore quand, car le gouvernement risque de traîner des pieds pour le mettre à l’agenda. Si les député·es sont d’un avis contraire aux sénateur·rices, le Ceta sera officiellement ratifié par la France. Si l’Assemblée est du même avis que le Sénat et que le gouvernement notifie ce refus aux institutions européennes – ce qu’il n’est pas obligé de faire -, la ratification du traité sera abandonnée, ouvrant la voie à une fin d’application dans toute l’UE… à moins qu’un nouveau vote soit organisé en France, par le gouvernement ! Neuf parlements d’autres États membres ne se sont toujours pas prononcés sur le Ceta. Aurélie Delmas

Le rejet du Ceta, entre hara-Kiri et vache qui rit moins

Publié par Pleinchamp

Le Sénat a massivement rejeté un accord de libre-échange appliqué dans l’indifférence totale depuis 7 ans. Le Ceta est assez emblématique des contorsions idéologiques auxquelles peuvent se livrer les Etats, ici le Canada et la France, et les filières, ici le lait et la viande bovine, pour arrondir les angles de leurs prés… carrés.

Alors que le Chili ou encore la Nouvelle-Zélande disputaient depuis quelque temps la vedette au Mercosur, le Ceta vient de se réinviter à la table toujours bruyante des accords de libre-échange. Le Sénat a quelque peu cassé l’ambiance, au point que la majorité présidentielle a quitté l’hémicycle avant un vote perdu d’avance. Le veto des sénateurs parachève en France un processus démocratique par ailleurs inachevé dans l’ensemble des Etats membres de l’UE, mais qui n’avait pas empêché l’accord de s’appliquer depuis 7 ans, sans que personne n’y trouve rien à redire. Et pour cause : si l’on en croit le gouvernement, le bilan comptable entre la France et la Canada est depuis largement à notre avantage, y compris dans le secteur d’ordinaire sacrificiel qu’est l’agriculture. De là à y voir une sorte de hara-Kiri ou de hara-Vache-qui-rit…

Le Canada, une bulle laitière…

Avec les vins et spiritueux, la filière laitière nationale est en effet l’une des principales filières agroalimentaires bénéficiaires de cet accord en particulier et des échanges internationaux en général. En 2023, elle a enregistré un bénéfice commercial de +2,5 milliards d’euros. Dans le secteur laitier, le Canada a pris le contre-pied total du libre-échange. Depuis 1971, le pays a fermé ses frontières en instaurant un système de gestion de l’offre, via un triple contrôle de la production, des importations et des prix. La production nationale est alignée sur la demande intérieure, garantissant aux éleveurs un revenu stable et équitable, sans subvention et sans dumping vis-à-vis de pays tiers, cadenassant au passage les industriels mais posant quelques problèmes de transmissibilité des exploitations. Le prix du lait reste abordable pour les consommateurs mais le plateau de fromages un peu moins affriolant que le nôtre, il faut bien le dire. D’où la tentation d’emprunter nos appellations pour exciter à peu de frais le cortex de nos « cousins ». Ce que le Ceta contrecarre, en garantissant la protection d’IGP et d’AOP, notamment fromagères. Ha ha…

… un libéralisme débridé en viande

En revanche, dans le secteur de la viande, le Canada pousse le libéralisme à son paroxysme, en autorisant sur son sol la culture des plantes OGM destinées à l’alimentation animale, l’usage de farines animales dans cette même alimentation ou encore et le recours à des substances anabolisantes en production bovine (et porcine). Autant de saveurs que le pays était généreusement disposé à livrer à nos vierges papilles, quitte à creuser un peu plus notre déficit commercial en viande bovine. Un chiffon rouge agité par les sénateurs – en dépit des garde-fous inscrits dans le Ceta – dans un savoureux faux-semblant d’unité transpartisane. Tant que le faux-filet de Blonde d’Aquitaine, de Charolaise ou de Limousine n’est pas faux…

Un article de Raphaël Lecocq

Fake State. L’impuissance organisée de l’État en France

H & O, Saint-Martin-de-Londres, 2020, 288 p.

Frédéric Farah (avec la collaboration d’Olivier Delorme)

Après la seconde guerre mondiale, la France mène une politique de type keynésien, qui se traduit par des investissements massifs dans le secteur public et les infrastructures. Jusqu’en 1983, lorsque le « tournant de la rigueur » opéré par le président François Mitterrand engendre un nouveau type d’État, que Frédéric Farah baptise « fake state » : un État social impuissant, dont les politiques se placent au service du marché. Le résultat des efforts des gouvernements des quarante dernières années, notamment à travers l’intégration européenne, qui s’ouvre avec le traité de Maastricht (1992). Une telle situation expliquerait les crises récentes, du mouvement des « gilets jaunes » aux défaillances dans la gestion de la pandémie de Covid-19, qui mettent en lumière la destruction des services publics induite par cette doxa libérale. L’auteur propose la restauration de la souveraineté nationale par la définanciarisation de l’économie et la resocialisation de l’État, lesquelles s’ajusteraient à l’urgence écologique. Un projet conditionné à une sortie immédiate de l’Union européenne et de l’euro.

Adèle Bari

Viande bovineLa FNB veut travailler très vite à l’organisation des producteurs

 | par   |  Terre-net Média

Dans un « contexte morose » de décapitalisation croissante du cheptel allaitant, faute de prix rémunérateurs, la Fédération nationale bovine veut travailler très rapidement sur l’organisation des producteurs et la contractualisation « en marche avant » dans l’espoir d’endiguer « le plan social annuel que connaît la production bovine française ».

Selon le plan de filière viande bovine, les acteurs se sont engagés à ce que 40 % des volumes passent en Label Rouge d'ici 2023.

Selon le plan de filière viande bovine, les acteurs se sont engagés à ce que 40 % des volumes passent en Label Rouge d’ici 2023. (©Terre-net Média)

Les années passent, les attentes restent. L’an passé, à l’occasion de leur congrès 2019 en Lozère, les éleveurs de la fédération nationale bovine s’estimaient sous pression de prix non rémunérateurs et contraints d’observer une décapitalisation importante du troupeau allaitant français.

Un an plus tard, à la veille d’un congrès 2020 qui se tiendra les 5 et 6 février à Anse, au nord de Lyon, rien ne semble avoir changer. « J’ai l’impression de me répéter, mais la situation ne s’améliore pas », a résumé Bruno Dufayet, président de la FNB, lors d’une conférence de presse mercredi 15 janvier. « Les chiffres sont encore plus alarmants que l’an dernier : en moyenne et toutes catégories confondues, on enregistre des prix d’entrée abattoir à 3,60 €/kg, payé 3,45 €/kg à l’éleveur, pour un coût de production qui a encore augmenté, à 4,89 € ! » Autrement dit, à chaque kilo de carcasse vendu, un éleveur de bovins allaitants perd 1,44 €.

À chaque kilo de carcasse vendu, un éleveur de bovins allaitants perd en moyenne 1,44 €.

Mais la FNB veut croire dans des perspectives qui lui semblent pourtant porteuses. « Nous faisons le constat d’un maintien de la consommation française. Nous sommes en reconquête dans la restauration hors domicile, avec 48 % de viande bovine française constatée en 2017, contre 34 % en 2014. » Le marché italien de l’engraissement des broutards s’est lui aussi éclairci, depuis que la Pologne a fait le choix d’engraisser ses propres animaux.

Reste la mise en œuvre du « plan de filière interprofessionnel » qui nécessitera de « bâtir très vite » une nouvelle organisation des producteurs « pour ne plus qu’on se fasse concurrence entre nous », face notamment au leader du marché.

La FNB veut ainsi « très rapidement » travailler sur une AOP (association d’organisation de producteurs, ndlr) ». « Un travail doit aussi être mené avec les coopératives », précisent les représentants du syndicat. « Notre objectif c’est qu’au salon de l’agriculture, fin février, on soit dans une logique de création d’une association d’organisations de producteurs pour réussir à jouer collectif et ainsi imposer des prix rémunérateurs aux éleveurs, face aux acteurs de l’aval de la filière » espère Bruno Dufayet.

40 % DE LA VIANDE BOVINE FRANÇAISE SOUS LABEL ROUGE D’ICI 2023

Autre enjeu : la contractualisation. Alors qu’aujourd’hui seules 2 % des transactions font l’objet d’une contractualisation formelle, un décret ministériel a rendu obligatoire la contractualisation écrite pour toute transaction commerciale de viande bovine en Label Rouge, en décembre. Or dans le cadre de l’application du plan de filière issu des travaux des EGA, la filière s’est engagée à ce que 40 % de l’offre de viande bovine en 2023 soit en label rouge.

La contractualisation écrite doit donc permettre que « les pratiques commerciales du passé privant l’éleveur d’une juste rémunération n’aient plus lieu d’exister », selon le syndicat. « Le vendeur devra proposer à son acheteur un contrat comportant, notamment, l’indicateur de coût de production interprofessionnel, ainsi qu’un engagement ferme portant sur les volumes prévisionnels, exprimés en têtes d’animaux ou carcasses entières. »

20 % des éleveurs de bovins viande sont dans une situation de trésorerie très précaire.

Selon la FNB, il y a urgence, car la décapitalisation du cheptel allaitant s’est amplifiée en 2019. « Le cheptel a perdu 220 000 têtes l’an passé. » Un contexte qui est, selon Bruno Dufayet, à l’origine du « plan social annuel » que connaît l’élevage allaitant. « Encore en 2019, 1 200 éleveurs ont arrêté le métier et ne sont pas remplacés ». Qu’il s’agisse de départs en retraite ou non, « il n’y a pas de repreneur et les terres partent à l’agrandissement ou sont reprises pour une autre filière ». Et parmi ceux qui poursuivent leur activité, « 20 % sont dans une situation de trésorerie très précaire. »

À la conjoncture nationale s’ajoute un climat international qui inquiète tout autant les leaders de la FNB. « Depuis l’application provisoire du Ceta (l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, ndlr), les importations de viande bovine canadiennes ont triplé ». Et Bruno Dufayet d’ajouter : « Les Canadiens ne se sont pas battus pour obtenir un contingent de 65 000 t pour finalement n’en exporter que 2 000 t ! Nous ne sommes pas dupes. »

Seule éclaircie au tableau de l’export : l’intérêt des acheteurs chinois pour la viande française. Depuis qu’il s’est rendu en Chine avec une délégation invitée par Emmanuel Macron en octobre dernier, le président de la FNB estime à 50 000 t le volume annuel de viandes de qualité que la France pourrait écouler « à échéance très courte ».

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Tout ce qu’il faut savoir sur le CETA

« En évitant soigneusement les questions majeures : Est-il prudent de se rendre dépendant d’un pays outre Atlantique pour des questions alimentaires la situation énergétique étant ce qu’elle est ? Qui d’autre que les multinationnales trouve un intérêt à cet accord ? Ne s’agit-il pas de la mise en place d’un énorme gaspillage ? Veut-on vraiment aller jusqu’au bout de la privatisation de nos services publiques ? Veut-on vraiment donner tous les pouvoirs aux firmes et abandonner notre système démocratique (déjà très mal en point) ? La politique, la vraie, ne consisterait-elle pas à mettre en place ce qu’il est utile de faire (créer une agriculture qui nous donne une autonomie alimentaire, redéfinir les besoins des individus et constituer une société qui puisse les satisfaire, créer un contre-pouvoir aux volontés hégémoniques des firmes, …) ? Il est clair, avec un minimum d’objectivité, que la signature du CETA emmène le monde à l’opposé de ces intérêts et de nos intérêts. Il ne s’en cache même pas, c’est seulement les observateurs qui s’efforcent de ne pas le voir. »

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PTout ce qu'il faut savoir sur le CETA

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Les agriculteurs avancent beaucoup de raisons pour expliquer leur colère. Mais ces dernières semaines, c’est le vote en faveur du Ceta à l’Assemblée nationale du 23 juillet dernier qui a remis le feu aux poudres. Qu’implique cet accord entre l’Union Européenne et le Canada ? Pourquoi inquiète-t-il à ce point nos agriculteurs ? Éléments de réponse.
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Qu’est-ce que le Ceta ?

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Pourquoi le qualifie-t-on d’accord de «nouvelle génération» ?

Cette expression est employée depuis 2011 et le début des négociations pour l’accord en l’UE et la Corée du Sud, bouclé en 2015. Elle signifie que contrairement aux anciens accords commerciaux, la «nouvelle génération» ne se limite pas à la simple réduction des droits de douane entre les États que l’accord concerne. Les nouveaux accords réduisent également ce qu’on appelle les «obstacles non-tarifaires». Dans le cas du Ceta, ça veut dire que l’accord va également faciliter l’échange de services, ouvrir davantage les marchés publics aux candidatures étrangères ou encore harmoniser les normes de toute nature afin de limiter les démarches de certification de conformité à l’exportation.

PQui est contre et pourquoi ?

À l’échelle de l’Europe, les réticences gouvernementales ont été assez faibles dans un premier temps. Seule la Belgique, en 2016, à cause du refus de trois gouvernements régionaux, a fait reporter de quelques jours la ratification du traité par le Parlement européen. Aujourd’hui, d’autres pays posent problème, au premier rang desquels l’Italie, qui a promis à plusieurs reprises à ses agriculteurs que l’accord ne passerait pas chez eux. L’Irlande et la Pologne font aussi partie des pays où le travail législatif n’a pas commencé. En l’état, 90 % du contenu de l’accord – la partie qui ne nécessitait que la ratification de l’UE – est déjà entré en vigueur. Mais si l’Italie ou n’importe quel autre parlement national ou régional des 28 États membres refuse de ratifier la partie de l’accord qui dépend de l’État et qui concerne les tribunaux d’arbitrage, alors c’est la globalité du Ceta, sous cette forme, qui devra être abandonné. En France, les critiques viennent principalement de deux secteurs pourtant souvent en opposition : agriculteurs et écologistes. Les premiers craignent une nouvelle concurrence déloyale venue d’Outre-Atlantique, puisque l’accord prévoit une très importante augmentation des quotas d’importation de produits canadiens comme le bœuf, le porc, le blé ou le maïs. Problème : les agriculteurs canadiens sont soumis à beaucoup moins de contraintes de production que leurs homologues français. Leurs prix sont donc plus compétitifs. Du côté des écologistes, on regrette cette augmentation d’échanges commerciaux qui va fatalement avoir un impact sur l’environnement via le transport de marchandises.

PQui est pour et pourquoi ?

La majorité des pays de l’UE sont favorables au Ceta. D’ailleurs, en plus de la France, 13 des 28 États membres ont déjà ratifié l’accord (Autriche, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni et Suède). En France, même s’il subsiste des réserves, les producteurs de fromage doivent pouvoir bénéficier de l’augmentation des quotas d’exportation. La reconnaissance sur le sol canadien de 143 appellations géographiques européennes (sur un total de 1 500), dont 42 pour la France, est également une bonne nouvelle. Mais les principaux bénéficiaires pourraient être les grandes entreprises comme Alstom ou Bouygues, qui lorgnent l’ouverture des marchés publics canadiens à la concurrence européenne (de 10 % à 30 %).

Depuis des années, la colère monte

«Suicides», «endettement», «sécheresse», «loup», «CETA», «Mercosur», «retraites», «ZNT», «prix», «végans». Dans les allées du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand vendredi dernier, Emmanuel Macron a pu apprécier sur les pancartes tous les motifs de griefs des agriculteurs, qui se cumulent depuis des années. Et il y en a eu d’autres ! Souvenez-vous l’hiver 2017-2018. À la fin du mois de janvier, les agriculteurs, révoltés contre la diminution des zones agricoles défavorisées, avaient multiplié les actions d’envergure. Dans la région en particulier : à Toulouse, une vaste opération de blocage du périphérique avait eu lieu, point d’orgue de plusieurs semaines de grogne au bout desquelles ils avaient obtenu gain de cause. Mais encore ? L’ours, la grippe aviaire… La liste est très longue.

 Lucas Serdic

Les défis des nouveaux traités de libre-échange

18 décembre 2018

L’agenda commercial européen a récemment renégocié les accords de libre-échange. Ces derniers peuvent être les bienvenus, mais sous conditions.

Même si le président Trump conduit une politique commerciale fondée sur les tarifs et l’intimidation, l’agenda commercial européen a été récemment rythmé par les négociations sur les accords dits « profonds » avec le Canada (Ceta), les Etats-Unis (TTIP) ou le Japon. Ces accords peuvent être les bienvenus – sous conditions.

Une libéralisation non standard

Les tarifs européens étant déjà très bas, exception faite de l’agriculture, ces nouveaux accords traitent davantage des services, de la propriété intellectuelle, et de la compatibilité des tests et régulations. Cette avancée est globalement positive. Si les phares d’une voiture japonaise sont reconnus conformes aux standards des Nations unies au Japon, il n’apparaît pas opportun de tester à nouveau cette conformité en Europe. À moins bien sûr de vouloir imposer un coût supplémentaire aux producteurs japonais – et aux consommateurs de ces voitures en Europe. Les nouveaux accords de commerce font un pas important dans cette direction, qui doit être encouragé.

Les économistes s’accordent à dire que le commerce international peut accroître les inégalités au sein des pays.

La redistribution des gains du commerce

Les économistes s’accordent à dire que le commerce international peut accroître les inégalités au sein des pays. L’opinion dominante est néanmoins que le libre-échange génère plus de gains que de pertes et bénéficie à tous si les gagnants compensent les perdants. Ce principe est le fondement des efforts de libéralisation commerciale des dernières décennies, mais les compensations promises n’ont pas toujours été à la hauteur. Au final, un clivage entre les perdants et les gagnants de la mondialisation est né, et des dirigeants aux politiques par ailleurs très libérales se font maintenant les champions du protectionnisme.

La mondialisation est devenue le coupable idéal de la montée des inégalités.
Si l’ouverture commerciale fait en effet des gagnants et des perdants, il en va de même d’autres évolutions. Le progrès technologique bénéficie aux travailleurs les plus qualifiés quand la robotisation remplace les moins qualifiés. La mondialisation est cependant devenue le coupable idéal de la montée des inégalités, venant dédouaner une politique nationale incapable d’y remédier. Cette incapacité est le fruit d’un manque de volonté politique mais aussi de la difficulté à mettre en place une politique de redistribution dans un monde où le capital est mobile. D’où la nécessité d’une coordination internationale.

Le protectionnisme n’est pas la solution, mais des accords de libre-échange négligeant l’aspect distributif sont insuffisants et intenables. Un des enjeux pour la politique commerciale de demain est d’inclure la répartition des gains à la mondialisation, c’est-à-dire une dimension fiscale. Alors que les plus grandes multinationales peuvent aujourd’hui éviter l’impôt sur les sociétés dans les pays dans lesquels elles font leurs profits, l’occasion est unique d’obtenir l’engagement des signataires des grands accords commerciaux pour une coopération fiscale et une taxation juste des profits des entreprises multinationales.

La pollution générée par le transport international des marchandises et celle liée à la production de nombreux pays n’est pas reflétée de façon adéquate dans le prix des biens.

Mondialisation et environnement

À l’heure actuelle, la pollution générée par le transport international des marchandises et celle liée à la production de nombreux pays n’est pas reflétée de façon adéquate dans le prix des biens. Dans ces conditions, mondialisation et environnement ne peuvent pas faire bon ménage. Un accord mondial fort étant utopique, d’aucuns se réfugieraient dans l’inaction. Pourquoi l’Europe devrait-elle forcer ses producteurs polluants à payer au détriment de leur compétitivité et des emplois européens?

Ces effets appellent à la mise en place d’une taxe carbone à la frontière. Une telle taxe augmenterait les prix des importations de biens en proportion du carbone émis dans leur processus de production, rétablissant l’équilibre entre les producteurs européens et leurs concurrents étrangers. Elle serait nécessairement complexe et imparfaite: comment mesurer le CO2 émis pour produire une tonne d’acier dans une usine à Delhi? Elle ne serait donc pas toujours claire et objective, deux propriétés pourtant souhaitables. Serait-elle pour autant plus arbitraire que les politiques d’antidumping, et leur dose d’opacité? C’est là que les accords commerciaux du futur doivent mettre l’accent: intégrer les marchés du carbone, encourager la collecte et l’échange de données d’émissions, et conditionner leur application au respect de normes environnementales.

Mathieu Parenti et Gonzague Vannoorenberghe prendront la parole sur le thème des relations commerciales internationales à la tribune de la Société royale d’économie politique ce jeudi 20 décembre à 12h15 dans les locaux du SPF Économie, à Bruxelles. Renseignements: secretariat@economie-politique.be et http://www.economiepolitique.be

Liens TAFTA / CETA et autres traités :

Accès aux documents du collectif sur le TAFTA :

Le lien ci-dessous donne accès à 5 fichiers power-point sur le Traité TAFTA :
Le fichier complet :

01 1 Argumentaire anti TAFTA.pptx
Suivi par 4 fichiers comprenant chacun une partie du fichier complet :
02 1 TAFTA introduction.pptx
02 2 TAFTA bilan ALENA.pptx
02 3 TAFTA contenu.pptx
02 4 TAFTA Lauragais.pptx
Accès aux documents du collectif sur le TAFTA :
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Liens ATTAC sur la réaction wallonne :

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CETA : que faire après l’épisode wallon ? ; Petit guide de désintox sur le CETA ; Faites le « CETA Check » !  :

https://adherez.attac.org/civicrm/mailing/view?reset=1&id=0098a308680a8b9b

Signature du CETA : Non à la tentative d’entraver tout débat citoyen et parlementaire. Samedi 29 octobre 2016, par Attac France :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1696&qid=655530

Petit guide de désintox sur le CETA lundi 7 novembre 2016, par Attac France :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1697&qid=655530

TAFTA CETA pas d’accord ! Passez le CETA en revue :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1698&qid=655530

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Autres liens ATTAC :

 

TAFTA CETA pas d’accord ! :P

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1699&qid=655530

L’AITEC, Association Internationale des Techniciens Experts et Chercheurs :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1700&qid=655530

Adhérer ou réadhérer à Attac :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1701&qid=655530

Pour en finir avec les accords transatlantiques TAFTA et CETA, nous avons besoin de vous ! jeudi 13 octobre 2016, par Attac France :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1702&qid=655530

Autres thèmes traités par ATTAC : Les multinationales adressent leurs remerciements à l’union européenne et au Canada :

 

Autres liens ATTAC :P

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1703&qid=655530

Les multinationales adressent leurs remerciements à l’union européenne et au Canada :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1704&qid=655530

Attac sur Facebook :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1705&qid=655530

 

Attac sur VIMEO :

https://adherez.attac.org/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=1706&qid=655530